Le président de la FNPPR s’oppose à la loi Sempastous qui impose un contrôle supplémentaire quand un seuil d’agrandissement est dépassé.
Hugues de la Celle, président de la Fédération nationale de la propriété privée rurale (FNPPR), a appelé les adhérents à se mobiliser pour défendre la vie en milieu rural, lors de l’assemblée générale du syndicat finistérien. La France compte « 20 % de sa population dans un monde rural, 80 % des électeurs sont en ville. Or nous sommes des gestionnaires de territoire, nombreux et avec de l’expérience. Certains défendent une espèce, vous défendez un espace ».
La viabilité dépend des débouchés
Dans le viseur du président national, la loi dite Sempastous qui a reçu les suffrages de l’Assemblée nationale le 26 mai dernier. Cette loi « envisage de donner au pouvoir administratif le droit de vie ou de mort sur les cessions dépassant un seuil d’agrandissement significatif », déplore-t-il. Ce seuil d’agrandissement déclenchant le contrôle devrait être fixé entre une et trois fois la SAU régionale moyenne fixée dans le schéma directeur régional des structures agricoles (SDREA). « La définition de la surface excessive est une définition purement administrative : elle est sans relation avec l’activité économique. Or la rentabilité et la viabilité des entreprises agricoles dépendent maintenant des débouchés et des prix de leurs produits, contrairement à la période de pénurie de l’après-guerre ».
Du simple au quadruple
Le président considère que « le prix des terres agricoles va du simple au quadruple. Quand la France affiche des prix à 6 000 €/ha, ce même hectare est se vend 23 000 € en Allemagne. Il n’y a donc pas de lien entre le prix des terres et la diminution du nombre d’exploitants, comme aimerait le faire croire certains ». Le président incite les agriculteurs à former des sociétés pour « limiter les risques, partager les investissements », conclut-il.