Les couverts végétaux sont obligatoires depuis plusieurs années dans les zones vulnérables nitrates. Lorsqu’ils sont intégrés à la rotation comme une culture à part entière, leurs avantages peuvent être nombreux.
« Les couverts végétaux connaissent un engouement depuis une quinzaine d’années. Cependant, de nombreuses choses se cachent derrière ce terme général », introduit Valentin Garault, ingénieur réseau Dephy et conseiller agronomie à la Chambre régionale d’agriculture de Normandie. En effet, les Cipan sont destinées à capter l’azote et les dérobées exportées pour l’alimentation animale. Les Cive sont quant à elles valorisées dans un méthaniseur. Les avantages agronomiques des couverts sont néanmoins multiples. « Au début, je voyais les couverts comme une contrainte car ils nous ont été imposés. Je les semais sans conviction au Delimbe. Mais quand j’ai vu les bénéfices sur mes terres quand ils étaient réussis, j’ai commencé à m’appliquer », raconte Guillaume Lamier, agriculteur à Pervenchères (61). Sur son exploitation, ces couverts ont particulièrement aidé à réduire l’érosion et le tassement des sols. Ils ont aussi assaini les terres hydromorphes et amélioré la portance. Aujourd’hui, les espèces implantées sont variées : phacélie, radis, sarrasin, féverole, trèfle ou encore tournesol.
Quelles techniques pour semer ses couverts ?
Les pratiques d’implantation sont nombreuses, chacune ayant ses avantages et inconvénients. L’utilisation d’un tracteur de 150 cv pour labourer et semer avec un combiné de 3 m, par exemple, permet une levée homogène mais représente un coût de 70 €/ ha. Le même tracteur associé à un semoir direct de 6 m coûtera deux fois moins cher, mais le couvert pourra nécessiter un roulage a posteriori. D’autres techniques sont en cours de développement, comme le Maxicouv. Cette rampe de 24 m possède deux distributeurs petites graines Delimbe à ses extrémités. Les avantages de cet outil sont son débit de chantier très élevé et sa capacité à pouvoir semer juste avant la récolte. Il permet donc de trouver de l’humidité dans le sol, avant que celle-ci ne s’évapore suite à la moisson. « Il existe autant de couverts que d’agriculteurs, mais les leviers pour les réussir sont les mêmes », explique Valentin Garault. La clé de la réussite est la date de semis. Celle-ci doit être la plus proche possible de la moisson afin de bénéficier de l’humidité résiduelle dans le sol. « Il est important que ses semences et mélanges soient prêts en amont, pour être le plus réactif possible », explique Guillaume Lamier.