Des écarts de revenus allant du simple au double

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La hausse du prix du lait ne compense pas l’augmentation des charges dans les ateliers caprins collectés.

La filière caprine connaît une conjoncture positive après une crise de surproduction subie en 2012. La collecte est en forte progression depuis 2015. En 2020, elle se situe à 502 mL (+4 %). « La production se délocalise petit à petit du bassin traditionnel (Nouvelle-Aquitaine) vers l’Ouest », mentionne Nicole Bossis, de l’Institut de l’élevage, durant la journée régionale caprine des Pays de la Loire en septembre. C’est en effet dans cette ‘zone neuve’ que l’évolution de la collecte est la plus rapide, la zone traditionnelle « semble être plus pénalisée par sa pyramide des âges ».

39 500 € de revenu/UMO

Les estimations de l’Institut de l’élevage concernant le résultat courant des ateliers caprins spécialisés (livreurs) en conventionnel s’élèvent à 39 500 €/UMO en 2020 mais avec une grande hétérogénéité de 25 500 € à
54 800 €/UMO, pour 2,2 UMO, 355 chèvres (320 000 L vendus) sur 58 ha dont 34 ha de SFP. Ces écarts s’expliquent principalement par « la productivité du travail, la taille des exploitations et leur autonomie alimentaire », note Nicole Bossis. Entre 2019 et 2020, malgré le produit des ventes lait en progression (+3,1 %), les charges opérationnelles et de structure augmentent et le produit viande est fortement chahuté par les difficultés rencontrées sur le marché des chevreaux en pleine pandémie de la Covid-19.

L’Ipampa n’a jamais été aussi élevé…

Pour 2021, les prévisions projettent une production équivalente à légèrement supérieure à 2020, avec une légère hausse de 0,4 % au 1er semestre. Le produit lait devrait continuer à progresser. Le prix moyen reste bien orienté pour les 6 premiers mois de l’année en se situant à 731 €/1 000 L au 1er semestre (+4,7 %), les taux s’améliorent (TB : + 0,5 g/L et TP : +0,6 g/L), sans compter l’impact de la révision de la grille cellules somatiques. Mais cette hausse ne compensera cependant pas « l’impact du coût des aliments, avec un indice Ipampa à 113,6 en juillet, un niveau jamais égalé depuis sa création… en hausse de 6,8 % sur 12 mois », note la spécialiste caprine. Pour 2021, le coût de production va donc flamber – toute chose égale par ailleurs – de 972 € à 1 009 € /1 000 L (amortissement et rémunération de tous les facteurs de production, travail, capitaux propres et foncier en propriété, inclus), pour un prix de vente moyen estimé du lait à 776 €/1 000 l. Le coût des aliments achetés devrait augmenter de 22 €/1 000 L, soit une augmentation de 7,9 % contre 1,6 % en 2020.

Et en bio ?

Si la productivité s’élève à 160 000 L /UMO en conventionnel, elle n’est que de 100 000 L/UMO pour les livreurs bio. « Il faut donc travailler sur ce critère et viser au moins ce seuil. De plus, le niveau de production par chèvre est déterminant dans le revenu. 500 L/chèvre/an, c’est trop juste pour un livreur bio, il faut viser au moins 750 L/chèvre/an », conseille Nicole Bossis.


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