Activités, conjoncture, biosécurité, FPA, arrêt de la castration à vif, organisation de la production, aucun sujet d’actualité n’a été écarté pendant ces 3 assemblées de territoires qui ont réuni plus de 400 personnes. Comme l’a souligné Michel Bloc’h, ces moments d’échanges sont importants pour les adhérents du Groupement Porc, après une période sanitaire plus restrictive.
« L’année a été difficile économiquement et les mois qui s’annoncent ne sont pas encourageants », introduit Michel Bloc’h. Effectivement, la conjoncture sanitaire et économique 2020/2021 a été particulièrement perturbée, Covid 19, fièvre porcine africaine, perturbation du marché des matières premières et du prix du porc. Le marché a été soumis à la demande chinoise qui verrouille son marché intérieur. Cette pression désorganise le commerce mondial et européen de la viande de porc. Les trésoreries en élevage se sont tendues et accentuées par les cours mondiaux des matières premières. Dans cette situation délicate, le Conseil Porc a une nouvelle fois joué son rôle et a proposé de mettre en place un prêt de trésorerie de 1,56 million d’euros pour soutenir les adhérents du Groupement Porc. « Il est toujours possible de souscrire cet accompagnement pour ceux qui ne l’auraient pas contracté », souligne le président du groupement.
Renforcer le logo “Porc Français”
« Nous allons continuer d’enrichir notre “Porc Français” avec une montée en gamme demandée par l’ensemble de notre filière afin que nos partenaires de l’aval puissent mettre encore plus en avant notre porc français. Dans les magasins, l’étiquetage du porc français n’est pas toujours respecté notamment pour les produits transformés. Il est nécessaire de remettre la pression pour mettre en avant le porc français », dénonce fermement Michel Bloc’h. Avant d’ajouter que « certains salaisonniers font de la publicité à la télévision sur du “Cuisiné France” sans le logo “Le porc Français”, il faut être sans concession sur l’origine »
Naissance de l’AOP
Initiée en septembre 2018, l’Association d’organisations de producteurs (AOP) du Grand Ouest a officialisé sa création le 14 septembre 2021 au Salon international de l’élevage, en présence du ministre de l’Agriculture. Cette AOP représente 50 % de la production nationale. Michel Bloc’h a rappelé les enjeux : « C’est un projet pour l’amont et ce sont les jeunes éleveurs des groupements porcins qui ont travaillé sur ce projet ». « Cette Association d’organisation de producteurs a pour objet de renforcer le pouvoir des éleveurs via leurs OP grâce à l’anticipation des prévisions de production, à la conquête de nouveaux marchés et en répondant aux besoins des consommateurs dans un cadre juridique sécurisé. De plus, l’AOP s’inscrit dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune. Elle agira dans le but d’obtenir des programmes opérationnels auprès de Bruxelles, permettant le cofinancement de projets structurants, notamment pour la modernisation des élevages. »
FPA, biosécurité
La menace de FPA (Fièvre porcine africaine) en France est très importante. Le groupement a continué à mettre en place les mesures pour protéger individuellement les élevages. « Les audits Pig Connect Biosécurité se terminent. Cet outil permet d’obtenir un état des lieux du niveau de biosécurité dans son exploitation. Le groupement porc s’est attaché à la mise en œuvre et à l’amélioration des pratiques de biosécurité et de bien-être animal dans les élevages tout en assurant les intérêts économiques des adhérents. Nous nous devons de rester insistants sur la mise en place des mesures de biosécurité, c’est très important pour notre filière porcine », insiste Stéphane Berthelot.
L’ensemble des différents modes de production s’inscrivent dans la durée. Les porcs castrés sans douleur, rentrant dans des marchés de filières spécifiques, devront être valorisés par des plus-values dédiées. L’objectif du groupement est de répondre à l’ensemble des segments de marchés. « Les éleveurs qui font du mâle castré et ceux qui font du mâle entier doivent avoir la même rentabilité. Les distorsions de concurrence entre producteurs sont insupportables et doivent cesser », annonce Michel Bloc’h.
Continuer à développer les filières différenciantes
Le Groupement Porc Eureden entend développer une filière porcine solide, durable via des débouchés cohérents, rémunérateurs et assurer la fixation d’un prix de base juste pour tous les éleveurs via le Marché du porc breton (MPB). En 2021, 55 % des porcs ont été commercialisés en filière qualité. Le groupement développe et veut renforcer ces filières qui apportent de la valeur ajoutée à tous les maillons de la filière et qui impliquent les éleveurs dans la valorisation de leur production.
Autre défi important pour le groupement : le renouvellement des générations avec la transmission des exploitations et l’installation de jeunes qui sont des priorités. « Les aides à l’installation sont renforcées, en plus du contrat Nouvel Investisseur, en place depuis 1984. Il permet de garantir un prix payé pendant 7 ans et le groupement peut, dans certains cas, conforter financièrement le projet d’installation via la SAS Élevage Avenir d’Eureden », ajoute Stéphane Berthelot.
« À peine un an après la fusion des deux coopératives fondatrices, le rapprochement s’est extrêmement bien déroulé et le groupement porc est aujourd’hui en mode projet pour apporter plus de compétitivité aux éleveurs », conclut Michel Bloc’h.
Stéphane Hamonic