Les anciennes barques d’ostréiculteurs retrouvent une seconde jeunesse au chantier Ty Plates de L’Armor-Baden, animé par une bande de copains. Dans un décor de carte postale, face aux îles toutes proches de Gavrinis, de Berder et d’Er Lannic, le petit chantier de réparation navale s’anime. Ce mardi matin d’octobre, une quinzaine de bénévoles s’active dans l’atelier et autour des barques remontées sur l’esplanade, bordée par le sentier côtier. Gilles et Anne, à la godille, ramènent à quai une plate qui prend l’eau. Un problème de calfatage qui exige un séjour à terre et une révision complète. Depuis une dizaine d’années, une poignée de Larmoriens restaure des petits bateaux voués à disparaître dans les vasières du golfe ou, au mieux, à se réincarner en bac à fleurs, amarré sur un rond-point du littoral. Ces anciennes barques à fond plat, qui permettaient aux ostréiculteurs de transporter des charges lourdes dans quelques centimètres de hauteur d’eau et de s’échouer aisément à marée basse, ont été remplacées, dans les parcs à huîtres, par des barges en aluminium. À l’ancienne Certaines plates, récupérées dans les environs du golfe du Morbihan ou dans les estuaires des rivières du sud de la Bretagne – la dernière sur les bords de l’Erdre, à Nantes – appartiennent à l’association. Les autres sont la propriété de particuliers qui, par principe, mettent la main à la pâte. Toutes bénéficient des mêmes soins. « À l’ancienne », précise Michel Sibra, le président. Un peu grâce à Guy, ébéniste, ancien compagnon du tour de France, qui a transmis ses compétences aux adhérents de l’association, du moins aux plus assidus qui carènent, rabotent, poncent, calfatent, enduisent, tous les mardis et samedis de l’année. « On essaie de faire du bon boulot », plaisante Christian, « sinon, privés d’apéro… ». En été, les outils électriques restent à l’atelier. Respect de…
Les plates font peau neuve