Malgré la diminution des élevages dans la zone littorale, voire sa quasi-disparition dans la presqu’île de Rhuys, les algues vertes se font plus nombreuses dans le golfe du Morbihan. Si la prolifération des ulves est variable d’une année à l’autre, elles se développent dans le golfe du Morbihan, dans la ria d’Étel et dans la baie de Lorient, depuis quelques années. C’est Sylvain Ballu, biologiste au Ceva (Centre de valorisation des algues) qui l’affirme, photos des abords de l’île aux Moines à l’appui. Il intervenait, la semaine dernière, lors de l’assemblée générale de Cap 2000, l’association qui regroupe agriculteurs et conchyliculteurs. « Les petits cours d’eau qui se jettent dans le golfe apportent la moitié des nutriments. La Loire et la Vilaine, dont les estuaires ne sont pas très éloignés de l’entrée du golfe, apportent près de 40 % des nitrates que l’on y retrouve ». La responsabilité de l’agriculture est démontrée. « L’apport urbain n’est pas significatif ». D’autres paramètres environnementaux ne sont pas à négliger, les températures qui augmentent avec le changement climatique et la luminosité. Nitrates en baisse mais… Pas facile de les ramasser, les algues vertes, sans nuire aux vasières. « Il n’y a pas d’outils efficaces à ce jour pour intervenir dans ces endroits mais la réflexion est en cours au niveau régional pour adapter les engins existants au cas particulier des vasières. Quoi qu’il en soit, on ne pourra pas tout enlever ». Les plages morbihannaises, peu propices à l’accumulation, sont plus épargnées. Dans les zones critiques, l’accumulation se poursuit. Sylvain Ballu estime qu’il faudrait que le taux de nitrates dans les cours d’eau qui se jettent dans les baies les plus sensibles (Nord-Bretagne) ne dépasse pas 10 mg/L, un seuil difficile à atteindre même avec une production agricole totalement biologique. Le flux d’azote est de 37 kg/ha en Bretagne contre 6 kg/ha dans…
Les vasières verdissent sur le littoral