La Région a posé le premier jalon des états généraux de l’installation et de la transmission lundi 18 octobre à Lorient. Le point avec Adeline Yon-Berthelot, conseillère régionale déléguée à l’installation.
La Région fixe l’objectif « d’installer 1 000 agriculteurs bretons par an pour préparer l’avenir ». Pourquoi cette priorité de la nouvelle mandature ?
Parce que l’agriculture est un enjeu primordial pour la Bretagne et que nous sommes à une période charnière où de nombreux agriculteurs vont chercher à transmettre. Or, du dynamisme de l’agriculture dépend la vitalité économique et sociale de nombreux territoires et de la région tout entière. C’est pourquoi nous voulons fédérer les acteurs de terrain et accompagner une dynamique de renouvellement des générations.
Il faudra trouver suffisamment de candidats…
Actuellement, la Bretagne compte 750 installations par an : 500 aidées et 250 non-aidées. Les points accueil reçoivent quant à eux 2 000 porteurs de projet par an. Il y a donc de la perte de potentiel qu’il faut chercher à comprendre pour mieux accompagner.
En amont, il faut aussi susciter de nouvelles vocations auprès des jeunes en communiquant sur l’attractivité des métiers. Notamment dans les écoles, dès le primaire, avec ce levier puissant que représente l’intérêt pour la nature et pour les animaux chez les enfants.
Les adultes sont aussi de potentiels candidats à l’installation. Et pas seulement dans le milieu agricole. Des personnes peuvent avoir envie de rejoindre le métier en seconde partie de carrière. Il faut les accompagner.
Ne va-t-on pas se heurter rapidement au problème de disponibilité de foncier ?
Une même exploitation peut permettre plusieurs installations. Le cédant n’est pas obligé de transmettre toute sa ferme à une seule personne. Nous avons des exemples en ce sens. Cette alternative peut aussi faciliter les installations sur le plan financier. Même si je le répète, nous encourageons tout type d’installation sans opposer les systèmes.
Toutefois, nous sommes particulièrement sensibles aux installations en élevage qui sont le socle de l’agriculture régionale ; l’élevage étant indissociable de la préservation de l’environnement, de la sauvegarde des paysages, du maintien de la biodiversité au travers des prairies, etc.
Tous ces efforts ne risquent-ils pas d’être annihilés par les prix insuffisants des produits agricoles ?
La viabilité économique des projets est une priorité. Elle détermine aussi leur et le maintien des agricultrices, agriculteurs, dans le temps qui est actuellement de 98,2 % à 5 ans pour les installations aidées.
C’est pourquoi nous attendons beaucoup de la loi Égalim 2 pour améliorer le revenu des agriculteurs. Le sujet du prix doit permettre de fédérer les énergies régionales. C’est ce qu’il en ressort de la première rencontre organisée à Lorient à laquelle était également invitée la grande distribution.
Propos recueillis par Didier Le Du