20 exploitations s’engagent dans un PSE Légumes pour limiter l’érosion des sols et pour éviter la présence de pesticides dans les eaux.
« 70 % de la présence de pesticides dans l’eau a pour origine l’érosion des sols », chiffre Vianney Estorgues, conseiller à la Chambre d’agriculture. Dans les molécules détectées, les herbicides arrivent en tête car souvent employés quand la culture n’est qu’à un stade jeune de sa croissance. Afin de limiter le phénomène, 20 exploitations des sous-bassins versants du Lapic et du Pontplaincoat se sont engagées dans un dispositif de Paiement pour service environnemental (PSE) expérimental en légumes. Ces agriculteurs s’engagent à ne plus utiliser d’herbicide sur culture de choux, d’artichauts et de potimarrons, d’aménager les parcelles à risque érosif important (diagnostiqué par un DPR2) et à utiliser des efface-traces. « Dès que l’on supprime les traces de roues, on divise par 5 le risque d’érosion », note le conseiller.
Un creux de butte moins érosif
Christophe Jaouen utilise le buttoir de la Cuma de Lanmeur sur ses choux-fleurs. Au départ, l’outil a été équipé d’efface-traces pour « faciliter la récolte des pommes, avec un sol plus large et plus plat », explique le producteur. Coup double donc avec cet équipement optionnel, qui au passage rend le creux de butte plus grumeleux, la surface d’infiltration de l’eau est augmentée, la rugosité du sol est plus prononcée. Ce PSE Légumes financé par l’Agence de l’eau Loire Bretagne, porté par Morlaix communauté et accompagné par la Chambre d’agriculture se déroulera sur 5 ans (2022 à 2026). Sur les 1 854 ha de SAU que comptent les 20 exploitations, 673 ha de surfaces légumières seront conduits avec utilisation d’efface-traces, montés sur les planteuses, dérouleuses de film plastique ou encore pour les opérations de binages quand l’outil est attelé à l’avant du tracteur.