La Confédération paysanne dénonce les dérives de la méthanisation et demande un moratoire pour en faire un bilan documenté et chiffré.
Dans un contexte de mobilisation nationale, la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine a manifesté mardi 19 octobre, aux côtés d’autres collectifs, devant la préfecture de Rennes pour dénoncer « les dérives » de la méthanisation .
15 ha de maïs par unité
« Il y a à ce jour 62 unités de méthanisation en fonctionnement et 37 en projet en Ille-et-Vilaine. La méthanisation crée de la concurrence avec l’alimentation animale. Nous estimons que chaque méthaniseur absorbe en moyenne l’équivalent de 15 ha de maïs ensilage. Sur certains secteurs cela fait monter le prix du maïs sur pied acheté plus de 1 800 €/ha pour des fins énergétiques alors que les éleveurs qui en ont besoin ne peuvent pas mettre plus de 1 200 €/ha sur la table », dénonce Charlotte Kerglonou, éleveuse et porte-parole de la Confédération paysanne 35. Le syndicat demande que le maïs soit interdit dans les méthaniseurs.
Pression sur le foncier
Le développement de nouvelles unités de méthanisation intensifie la pression sur le foncier ce qui est en contradiction avec les objectifs d’installation sur le territoire. « Le prix d’achat garanti et subventionné du biogaz ou de l’électricité produite par les unités de méthanisation fait monter le prix du foncier. Il est possible de fixer un prix pour de l’énergie alors qu’on ne peut pas le faire pour nos produits agricoles qui ne sont pas toujours rémunérateurs pour les paysans. Nous ne voulons pas que nos produits agricoles deviennent des sous-produits de la méthanisation », lance Charlotte Kerglonou. La Confédération paysanne 35 demande un moratoire sur la méthanisation pour en faire le bilan documenté et chiffré, tant économique, social, territorial, qu’environnemental et climatique.