La transmission ne se vit en général qu’une seule fois. C’est un défi à relever pour les cédants, nécessitant du temps pour les démarches et la réflexion à mener pour se projeter dans une nouvelle vie. Le mot d’ordre c’est l’anticipation. « Je me suis inscrite à une formation transmission il y a un an pour un départ en retraite dans 6 ans. Je pensais m’y prendre tôt. Mais, finalement pas tant que cela ! La transmission c’est aussi compliqué que l’installation, avec de nombreuses démarches », témoignait Marie-Pierre Racouet, agricultrice en vaches laitières bio à Pleucadeuc (56), lors d’un webinaire organisé par la Chambre d’agriculture de Bretagne, dans le cadre de la quinzaine de l’installation et de la transmission. S’y préparer en se formant « Nous avons déjà créé un groupement d’employeurs. Nous travaillons dorénavant avec un salarié à temps partagé ». Un choix permettant d’autant plus de se libérer du temps pour réfléchir à cette nouvelle étape de vie qui s’approche. « Nous le savions mais la formation a confirmé le fait que notre maison ne peut être vendue qu’au repreneur. Après l’avoir accepté, nous avons entamé la recherche d’une nouvelle demeure pour se projeter dans notre nouvelle vie », explique-t-elle. L’échange en groupe permet d’accepter certaines réalités du marché : avec moins de candidats à l’installation sur le marché, « on ne fera pas ce que l’on veut. On devra s’adapter… » C’était sa première démarche. Maintenant, elle entame une seconde étape en s’occupant de la transmission de la ferme, en définissant le ‘souhaitable’. « Une chose ne sera pas négociable : nous ne céderons notre exploitation que pour un système bio, car on a bénéficié d’aides publiques pour convertir les terres ». Une fois ce cadre précisé, avec son conjoint, ils ont abordé les différents moyens de production, pour lister ce qui est à transmettre et dresser leur argumentaire….
Anticiper le passage de relais