L’exposition des abeilles et des larves à un cocktail de molécules à très faible dose peut induire des baisses de performances des butineuses et conduire à l’affaiblissement des colonies. Le 4e webinaire de la série consacrée au lien entre apiculture et agriculture, était consacré à la présentation des résultats de l’étude Survapi menée à la station expérimentale de Kerguehennec en 2019 et 2020. Une réponse à la question initiale posée par le groupe de travail est apportée : des substances actives phytosanitaires sont retrouvées dans les ruches. Sur les abeilles et le pollen, fluopyram et prothioconazole sont les molécules les plus fréquemment détectées sur les deux années de suivi. En 2020, du boscalid apparaît également dans les échantillons de pollen. Cela s’explique très logiquement par la pulvérisation du fongicide à la chute des premiers pétales du colza pour lutter contre le sclérotinia. D’autres substances actives sont détectées, herbicides, insecticides et acaricides, mais ne sont pas toujours quantifiables. Les concentrations sont faibles et se situent entre 0,01 et 0,08 ppm (partie par million ou µg/g). Dans les cires, la substance la plus concentrée est le tau-fluvalinate, insecticide utilisé en agriculture mais également en apiculture pour lutter contre le varroa, parasite de l’abeille. L’exposition des abeilles et des larves à un cocktail de molécules à très faible dose peut induire des baisses de performances des butineuses et conduire à l’affaiblissement des colonies. Il est donc primordial d’éviter les contaminations. La combinaison de plusieurs leviers agronomiques permet de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires sur les exploitations agricoles. Il est aussi possible d’adapter le matériel. Par exemple, l’utilisation de pendillards pour appliquer le fongicide colza sous le couvert de fleurs a été testée avec succès en Allemagne. Cela a permis d’éviter la contamination du pollen tout en préservant le rendement du colza. Ce type d’initiative, favorable aux…

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