Au vu du coût élevé des engrais minéraux, la féverole d’hiver peut être un choix judicieux du fait de l’absence de besoins en engrais azotés. Pour la féverole comme pour le pois, la réussite de la culture débute dès le choix de la parcelle.
La féverole est très sensible aux excès d’eau qui pénalisent fortement son développement et limitent sa nutrition azotée : éviter au maximum les sols hydromorphes et battants.
Privilégier les sols aérés sur 10-15 cm et bien nivelé, à réserve utile moyenne à bonne. Contrairement au pois, la féverole n’est pas sensible à Aphanomyces euteiches et elle ne multiplie pas l’inoculum. Elle peut donc facilement être cultivée entre deux pois, ou dans des parcelles où la présence du champignon est avérée.
Le délai de retour de la féverole préconisé est d’au minimum 5 ans.
Tenir compte des périodes optimales de semis
Un sol ressuyé et aéré au semis favorise un bon enracinement et la mise en place des nodosités.
Un semis profond à au moins 7 cm permet à la féverole d’être plus résistante face aux agressions du froid, et de repartir de la graine en cas de gel des parties aériennes durant l’hiver.
Ne pas semer trop tôt. Un semis précoce favorise un développement important des parties aériennes de la plante avant l’entrée de l’hiver, ce qui peut sensibiliser la plante au froid en cas de gelées tardives.
De plus, les semis précoces sont en général d’avantage soumis aux attaques de maladies, notamment au botrytis qui peut devenir difficile à maitriser.
Semer à la juste dose, ni plus, ni moins
La féverole d’hiver ramifie, il n’est donc pas utile de la semer trop dense. Une surdensité favorise le développement végétatif au détriment des gousses et des graines, ainsi que l’installation précoce et au développement rapide de maladies tel que le botrytis ou l’ascochytose.
Type de sol |
Densité de semis conseillée |
Dose de semences correspondante* |
Sol limoneux |
20-25 graines/m2 |
105 à 130 kg/ha |
Sol argileux ou caillouteux |
30 graines/m2 |
160 kg/ha |
(*) indicatif pour un PMG de 525 g
Une fertilisation modérée : un atout économique cette année !
Les engrais minéraux ont connu depuis le début de l’année 2021 une augmentation très marquée. Dans ce contexte, l’absence de besoins en engrais azotés des légumineuses telle que la féverole, renforce leur robustesse économique par rapport à des cultures plus exigeantes en azote minéral.
La féverole nécessite une fourniture moyenne en phosphore et potasse. Compter 50 kg de P2O5 et 60 kg de K2O en moyenne pour un objectif de 50 q/ha. Ces apports conseillés sont à ajuster selon la fourniture du sol et l’historique des apports.
P2O5 |
Sol pauvre |
Sol bien pourvu |
Sol très bien pourvu |
Si apport au cours des 2 dernières années |
100 |
60 |
0 |
Si apport plus ancien |
120 |
90 |
30 |
K2O |
Sol pauvre |
Sol bien pourvu |
Sol très bien pourvu |
Si apport au cours des 2 dernières années |
120 |
70 |
0 |
Si apport plus ancien |
140 |
90 |
50 |
En cas d’exportation des pailles de céréales avant la culture, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de K2O, seulement en sols pauvres.
Laurine Brillault – Terres Inovia