Filières lait et bovins viande : l’importance de l’amont

2111 ag lait jml2 - Illustration Filières lait et bovins viande : l’importance de l’amont
Armelle Guy, Frédéric Conq, Marc Cozien, Hervé Cosson et Jean-Marie Le Bris répondent aux nombreuses questions des éleveurs lors de l’assemblée générale de la section Lait.
Les assemblées générales des sections Bovin-Viande et Lait Eureden se sont déroulées les 4 et 5 novembre dernier. Chaque assemblée était riche  d’échanges avec les intervenants externes qui ont pu apporter des perspectives sur les productions.

Les sections spécialisées Lait et Bovins viande ont pu présenter lors de leurs assemblées respectives un état positif de leur activité. Les éleveurs présents ont échangé en toute transparence avec leurs présidents de section.
Chaque assemblée était instructive grâce aux nombreux échanges et interventions extérieures : labels rouge avec Jean Stéphane Blanchard, directeur de Agroqualité et Quid de l’amont par Jean-Marie Le Bris, directeur produits de grande consommation Laïta.
Serge Le Bartz, président de la coopérative Eureden et Alain Perrin, directeur général, se sont joints aux présidents des sections Lait et Bovins viande pour conclure ces assemblées en présentant les résultats des différentes branches de la coopérative.

Bovins viande : création de filières, une nécessité complexe

Le 4 novembre, lors de l’assemblée de la section Bovins-Viande, à Mûr-de-Bretagne, Louis-François Leconte, président de la section, a présenté les chiffres clés de l’activité et les résultats de la section qui évoluent positivement avant de faire un point sur la conjoncture. Olivier Frayer, responsable de l’OP Bovins viande de la coopérative, a fait le point sur les perspectives et les différents dossiers en cours au sein de la section, tels que les génisses Ejendu, l’outil I-farm et la mise en place de contrats afin de répondre à la loi Égalim 2. Avant de laisser place aux différentes questions, Louis-François Leconte, a présenté son rapport d’orientation. Il est important pour tous de savoir s’il y aura bientôt assez de production pour satisfaire les besoins des abatteurs et des distributeurs. Olivier Frayer a précisé les solutions proposées par le groupement bovin Eureden : des filières adaptées, des contrats et des prix rémunérateurs. Afin d’enrayer cette baisse prévisible de production, il faut créer de la valeur ajoutée pour les producteurs et de la sécurité afin que les banques s’impliquent à nouveau dans le financement des installations.

[caption id= »attachment_59486″ align= »aligncenter » width= »720″]10279.hr Lors de l’assemblée générale de la section Bovins viande, Jean Stéphane Blanchard, directeur de Agroqualité, explique le fonctionnement des Labels rouge.[/caption]

Cela passe par la création de nouvelles filières répondant à un besoin de marché déjà existant ou d’en créer un nouveau. Si on prend en exemple la création de la filière Ejendu, il s’agit de répondre à un besoin de la RHD très spécifique. Il faut également créer de la différenciation sur des filières existantes, comme le label multi-race dont Jean Stéphane Blanchard, directeur de Agroqualité a expliqué le processus lors de l’assemblée générale bovine. La création de cahier des charges est un processus complexe, qui prend du temps et est validé par l’Inao, mandaté par le ministère. Avec le label rouge multi-race il y a une seule communication mise en avant dans les points de vente vers le consommateur pour la viande de bœuf française. Cette nouvelle stratégie permet d’organiser et sécuriser le marché pour l’ensemble de la filière viande bovine et représente aujourd’hui environ 5 000 bovins/an.

Le deuxième paramètre est ensuite de s’assurer de la pérennité d’une nouvelle filière. Pour cela, la création et la négociation de contrats permettent d’assurer sur la durée des revenus corrects aux éleveurs avec un prix en rapport avec le marché et acceptable par le client final.
Il faut également pouvoir tout mesurer et tout interpréter afin d’améliorer continuellement les performances. Olivier Frayer a alors présenté l’outil d’aide à la décision baptisé I-farm viande pour améliorer les résultats technico-économiques de l’exploitation. 

Lait : le quid de l’amont

Pour l’assemblée générale de la section Lait de Eureden, les vice-présidents, Marc Cozien pour le Finistère et Hervé Cosson pour les Côtes d’Armor, ont présenté la conjoncture et les activités de la section avec ses 617 adhérents. Armelle Guy, responsable de la production laitière Eureden a souligné les faits marquants de 2020-2021. Depuis décembre 2020, la coopérative Eureden est reconnue en tant qu’organisation de producteur pour le secteur du lait. Les éleveurs ont également à leur disposition une nouvelle gamme commune d’aliment bovin ainsi qu’une équipe d’experts bien implantée sur l’ensemble du territoire Breton.

Après avoir présenté l’activité Laïta, Frédéric Conq, président de la section lait, a souhaité transmettre à travers son rapport d’orientation, un message d’encouragement en rappelant les signaux qui sont autant de raisons d’avoir confiance. Il y a toujours des demandes d’installation et tout est mis en place pour donner envie aux éleveurs de le faire. Et bien que la rémunération soit incertaine, l’objectif avec Laïta est bien de ramener de la valeur dans les élevages. C’est pourquoi Jean-Marie Le Bris, directeur produits grande consommation, était présent pour souligner les liens de Laïta avec son amont.

Ramener de la valeur dans les élevages

Jean-Marie Le Bris a alors présenté le bilan positif de l’année écoulée pour Laïta, la marque Paysan Breton continue de se développer et les négociations avec les GMS étaient correctes. En toute transparence, Jean-Marie Le Bris a pu rassurer les éleveurs en affirmant que l’enjeu pour 2022 est de créer de la valeur pour les éleveurs avec une augmentation du prix du lait. Le coût de revient de l’élevage sera pris en compte pour justifier la hausse du prix du lait auprès des GMS. À ce titre, Eureden travaille avec Laïta sur la création d’une formule de prix. En conclusion, Jean-Marie Le Bris rappelle que les éleveurs peuvent avoir confiance en leur marque, le groupe fonctionne bien grâce à un outil industriel performant, des investissements dans les marques et les usines de transformation. Cependant, la finalité est que les éleveurs puissent vivre dignement de leur métier. Pour que nous ayons une Bretagne laitière performante dans les 10 ans, il faut que les éleveurs aient une meilleure rémunération et que le métier d’éleveur retrouve sa fierté. Pour cela, Laïta souhaite renforcer sa relation amont/aval afin de mieux travailler ensemble. « Il y aura un avenir pour Laïta s’il y a des éleveurs et du lait » a conclu Jean-Marie Le Bris.

Marine Rozec


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