Inciter à travailler en milieu rural

10361.hr - Illustration Inciter à travailler en milieu rural
De gauche à droite : Pascal Cormery, président de la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole ; Maryse Aio, responsable Mission Handicap à la MSA et Gilles Burel, de l’Anefa 29.
Différents acteurs du territoire se sont retrouvés pour aborder le sujet crucial du besoin de main-d’œuvre dans les exploitations agricoles, lors d’une concertation organisée par la MSA.

« Un salarié est mobile au maximum à 17 km de chez lui », chiffre Michel Le Bot, délégué CFDT Agri-Agro, au sujet de la distance qu’un employé de l’agriculture ou de l’agroalimentaire est prêt à faire pour se rendre sur son lieu de travail. Le délégué intervenait lors d’une concertation organisée par la MSA à Landerneau, et pour aborder le thème « quelles solutions pour une société rurale inclusive ? »
Pour Gilles Burel, animateur à l’Anefa 29, « la situation est pire qu’en 2007. On a changé de paradigme et de publics. En élevage, il faut entre 4 et 6 mois pour trouver un salarié. Deux solutions s’offrent aux employeurs : soit embaucher et former, soit débaucher. Aujourd’hui, les métiers qui attirent le plus embauchent le moins et inversement ». L’animateur sillonne les couloirs des établissements scolaires pour promouvoir le monde rural et plus particulièrement celui de l’élevage. « Nous ne sommes pas interpellés par les demandeurs ou les élèves, mais par les encadrants. Parfois, il faut se justifier », témoigne-t-il au sujet de thématiques de société comme le bien-être animal. « Le meilleur ambassadeur, c’est le salarié. S’il parle positivement de son métier, les embauches seront plus faciles à gérer », relève Michel Le Bot.

Chercher dans des lieux improbables

« Les compétences sont transposables. Des gens issus de secteurs en tension comme la restauration ou le service à la personne peuvent nous apporter des choses, en maternité d’élevage porcin par exemple », observe Gilles Burel, qui n’hésite pas à se rendre dans des endroits improbables pour parler agriculture. « Le salon défense mobilité (salon de reconversion du ministère des armées) est un bon exemple, les visiteurs sont curieux pour la seconde phase de leur carrière ».
Le département du Finistère accueille chaque année plus de 100 jeunes agriculteurs qui ont suivi le parcours à l’installation. « 90 % d’entre eux seront employeur de main-d’œuvre. Or, parmi les formations qui leur sont proposées, personne ne suit celle en management… », déplore Gilles Burel.
Les différents intervenants s’entendent sur la nécessité de travailler collectivement sur le sujet de l’emploi. « Il y a une émergence de volonté de vivre et de travailler autrement, à nous de proposer ensemble une boîte à outils différente pour attirer les salariés », conclut Mary Aio, responsable mission handicap à la MSA.

Des productions s’en vont

Pascal Cormery, président de la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole, s’inquiète de la disparition de certaines filières, faute de main-d’œuvre. « C’est le cas en maraîchage en Loir-et-Cher, ou chez des producteurs de fraises de Dordogne. L’asperge blanche, production dans laquelle nous étions leader, est désormais produite en Allemagne. Ce que nous ne produirons plus viendra de l’étranger ». Cette journée de concertation servira à élaborer un manifeste qui sera remis lors du prochain salon de l’Agriculture aux candidats aux élections présidentielles et à la députation.


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