Les premières analyses d’ensilage de maïs concluent sur des fourrages globalement riches en amidon et en fibres. Le taux de MAT varie d’un bon point d’un secteur à l’autre.
Mercredi 23 novembre, à Loudéac, l’équipe d’Innoval analysait les échantillons de maïs collectés le matin-même à Merdrignac ainsi que ceux apportés sur place. La cinquantaine de résultats provenaient d’un secteur couvrant le nord-est du Morbihan et le sud-est des Côtes d’Armor. « Les taux de matière sèche varient de 29 à 38 %. » Globalement, l’énergie est au rendez-vous avec des ensilages riches en amidon : « Nous obtenons de très bonnes valeurs comprises entre 0,96 et 0,98 UFL/kg MS. Mais attention, nous parlons en nouvelles normes Inra. Notre 0,98 correspond à 0,94 UFL dans les tables Inra 2007 encore largement utilisées sur le terrain », prévient Célia Guégan, conseillère zootechnique. Par contre, les taux de MAT des maïs analysés sont un peu faible : entre 5,5 et 6,8 %. « Autour de Lamballe, cela semble plus élevé. Un point de MAT en plus, c’est l’équivalent de 500 g de correcteur azoté. »
Adrien Fraquet, consultant nutrition, reprend : « Pour compenser ce manque de MAT, vue la richesse en énergie de ces fourrages, il faudra apporter de l’azote soluble dans les rations à dominante maïs. » Avant de préciser que, pour autant, tout l’amidon présent ne sera 100 % efficace qu’à partir de la mi-décembre. Dans l’idéal, les conseillers rappellent qu’il ne faudrait pas ouvrir un silo avant 3 mois. Dans la pratique, il est souvent difficile d’attendre : dans ce cas, l’apport d’un peu de blé, source d’énergie fermentescible, est intéressant au démarrage. Cette évolution de la digestibilité de l’amidon dans les jeunes ensilages se voient à la lecture des performances du troupeau : « Les contrôles laitiers allant de la mi-décembre à fin mars sont généralement les plus stables. »
Relâchement sur l’éclatage
Plus globalement, Célia Guettant constate « un relâchement par secteur » sur la qualité d’éclatage des grains. « Pour cette année, c’est trop tard.Mais les éleveurs doivent être derrière les ensileuses, et réaliser des tests du seau. Un grain bien éclaté n’est pas juste touché mais bien cassé en quatre. » Dans cette période de transition alimentaire (rentrée à l’étable, ouverture de silo récent…), les conseillers invitent à regarder les bouses de plus près. Si on y trouve du grain non éclaté, l’erreur à la récolte ne pourra pas être rattrapée et de l’amidon sera gaspillé. « Mais si des portions de grain sont retrouvées, la ration manque d’azote soluble. Voire aussi de sucres solubles. Il faudra aussi regarder le lait par vache et le taux d’urée avant d’adapter. »