Mickaël et Isabelle Belloeil, à Saint Mayeux (22) ont construit une maternité équipée de cases liberté. Ils adoptent d’autres mesures favorisant le bien-être animal, avec une plus-value à la clé.
Les 185 truies de l’élevage Belloeil élèvent désormais leurs porcelets dans des cases liberté (Itek). Des cases de
2,5 m sur 2,7 m équipées de cages qui s’ouvrent en rectangle pour un meilleur confort des animaux et des éleveurs. Les nids sont chauffés par des lampes régulées. Deux aliments (péri-mise bas et lactation) seront distribués, à sec, grâce à une chaîne à spires et des doseurs. « Les truies seront bloquées à l’entrée en maternité pour préserver la propreté de la case (sanitaire) et libérées dans la semaine après la mise bas », indiquent les éleveurs. Elles ont accès à des matériaux manipulables, en l’occurrence des morceaux de bois, fixés sur la paroi. Les 2 salles de 23 places sont lumineuses et spacieuses (2 couloirs d’1,2 m de largeur et un couloir transversal). L’ensemble revient à 8 000 € la place, tout compris.
Verraterie liberté
Dans la voie du bien-être, les éleveurs ne s’arrêtent pas à la maternité. « Nous avons fait le choix de libérer les truies dès le sevrage. Elles seront bloquées 2 à 3 jours pendant les inséminations puis remises en groupe ». L’ancienne maternité a été convertie en salle de gestante avec Dac (comme les 3 autres salles), en deux salles de quarantaine et en boxes d’infirmerie.
Commercialisation
Pour sécuriser ces investissements, les éleveurs contractualisent avec l’acheteur Kerméné sur le cahier des charges Collectif niveau 2 qui impose une démarche de progrès sur l’élevage. Le pourcentage de porcs « contractualisables » dépend de quatre critères, adoptés ou non : les cases maternité liberté, la libération des truies après IA, une lumière naturelle dans les salles et l’accès des porcs charcutiers à l’air libre. Les trois premiers critères permettent aux époux Beloeil de contractualiser 58 % du volume de production (25 % pour les maternités ; 25 % pour la verraterie et 8 % pour la lumière). L’accès à l’extérieur n’est pas à l’ordre du jour. Le prix de base est déconnecté de la cotation du MPB. Il est indexé sur la valeur du coût alimentaire. L’élevage répond bien sûr aux exigences du niveau 1 du cahier des charges : alimentation sans OGM, élevage sans antibiotiques à partir de quarante-deux jours d’âge. Ce dernier point est acquis depuis longtemps. Les porcs sont élevés sans antibiotiques dès la naissance sur l’élevage, encore multiplicateur en 2018. Un point qualitatif qui lui vaut le niveau maximal de plus-value (sur ce critère) par kilo (indépendamment du contrat).