Originaire d’Asie centrale, l’échalote sublime les grandes tables depuis l’Antiquité. Selon la légende, les Croisades auraient contribué à sa diffusion en Europe. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est solidement implantée en Finistère depuis le début du XXe siècle. Arvro. « Du pays », en breton. Qui douterait, qu’avec un nom de variété comme celui-là – une reine du rendement des années 80 créée par l’OBS à Plougoulm –, l’échalote ne serait pas une potagère indigène du terroir breton. Disons même finistérien. Ou plus précisément léonard. Et, au risque de s’embarquer dans une course à l’échalote sans issue, on évitera simplement d’insister sur le fief historique de l’échalote bretonne qui se situerait tout là-haut, à Cléder et Plouider. Deux communes où officiaient « les kings de l’échalote ». Recommandée par Charlemagne Mais avant d’être armoricaine, l’échalote fut méditerranéenne. Elle doit son nom à la ville d’Ascalon, aujourd’hui située en Israël. En toute vraisemblance arrivée du Turkestan par la Route de la soie, elle a d’abord conquis le Moyen-Orient et le pourtour de la Grande Bleue avant de se répandre en Europe. Est-ce suite au siège d’Ascalon par les Croisés au XIe siècle comme le prétendent certaines sources ? D’un coup de poing sur la table, Charlemagne aurait mis tout le monde d’accord : « L’échalote est recommandée pour ses vertus et son goût », popularisait l’empereur. Et oui, avant le « Mangez des pommes » de Chirac, la France aurait eu le droit à son « Mangez des échalotes » du roi des Francs. Camille Le Monnier, chargée de mission au Collectif de l’échalote traditionnelle de Bretagne, dont l’ambition est de porter haut la bannière de l’échalote régionale, situe le début de la pratique de la culture de ce condiment en terre finistérienne au début des années 1900. La bretonnisation du mot français « échalote » en « chalottes » ou « echalod » corrobore cette implantation relativement récente…

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