Il n’y a pas qu’en France que des associations s’attaquent à l’élevage. La Pologne et les Pays-Bas en font aussi les frais.
« En Pologne, la production de poulet a dépassé les 2,3 millions de tonnes et celle de dinde les 520 000 tonnes sur l’année 2020. Nous sommes sur un système de production standard car les Polonais ne sont pas prêts à payer plus cher pour du poulet ou de la dinde et nous gagnons des marchés à l’export grâce à nos prix très compétitifs », indiquait Dariusz Goszczynski, directeur général du conseil national de la volaille à la Chambre de commerce de Pologne. Lors de l’assemblée générale de l’Anvol (interprofession de la volaille de chair), qui s’est déroulée en juillet dernier à Angers, il a fait savoir que les pressions des ONG, qui veulent l’arrêt des productions animales, étaient aussi très fortes en Pologne. « Ces ONG jouent sur l’émotionnel et c’est impossible de discuter avec elles. Leurs sympathisants se font embaucher dans des élevages pour faire des vidéos et des photos en se focalisant sur certains animaux ayant un problème locomoteur ou autre et ensuite ils font croire qu’ils sont tous comme cela dans les poulaillers pour choquer le grand public. »
S’associer pour se défendre
« En Pologne, des leaders d’opinion autoproclamés (influenceurs) n’hésitent pas à publier des vidéos dans lesquelles ils attaquent l’Administration, le Premier ministre ou encore le ministre de l’Agriculture en disant que ces poulets empoisonnent la population et que le Gouvernement garde le silence », rapporte Dariusz Goszczynski. Le conseil national de la volaille a décidé de répondre afin de mettre en place une communication positive en réalisant des vidéos avec des nutritionnistes, des experts, des influenceurs. Un site Internet a été créé pour expliquer la façon dont sont élevées les volailles afin de contredire toutes ces fausses informations qui circulent sur Internet. « Nous sommes plusieurs pays européens à avoir les mêmes problèmes avec ce genre d’associations, il faudrait s’associer pour se défendre. »
Du poulet à croissance lente dans les supermarchés
Aux Pays-Bas, certaines ONG existent depuis très longtemps, sont très actives et influencent un grand nombre de partis politiques. « Ils ont obtenu une baisse des cadences des lignes d’abattage, l’interdiction de prendre les volailles par les pattes lors des enlèvements. Les supermarchés ne vendent plus de poulets standards, ils sont passés au poulet à croissance lente qui représente aujourd’hui 40 % de la production du pays. Certaines enseignes se sont engagées à ne proposer que du poulet à croissance lente élevé dans des poulaillers avec jardin d’hiver et présence d’enrichissement du milieu à horizon 2023 », explique Mark Den Hartog, secrétaire général de Nepluvi (association des industries néerlandaises de transformation de la volaille).