La crise Covid aura au moins eu le mérite de mettre en évidence l’équilibre fragile des infrastructures sur lesquelles repose l’économie mondiale. Un géant aux pieds d’argile qui ne supporte pas le moindre caillou dans sa chaussure ! Les infrastructures mondiales ne sont pas dimensionnées pour absorber des pics d’activité comme ceux auxquels la reprise d’activité après-Covid les soumet depuis un an. 99 % de la flotte mondiale mobilisée Rappelons que 90 % du transport de marchandise est maritime. Aujourd’hui, 99 % de la flotte mondiale est mobilisée, ce qui signe un plus haut historique. Tous les navires sont exploités, mais ce sont les ports qui posent problème. Le manque de personnel, à la fois sur place mais aussi dans tous les maillons logistiques attenants (route, rail) est le plus gros facteur limitant. Le pic d’activité est d’autant plus difficile à résoudre qu’il aurait fallu, pour y faire face, y recruter davantage. Mais force est de constater que le personnel est moins nombreux qu’avant la crise sanitaire. Les restrictions de circulation des personnes sont toujours d’actualité dans beaucoup de pays où le virus circule encore activement (comme en Chine, en Inde, en Malaisie, en Thaïlande ou au Vietnam par exemple). Elles pénalisent beaucoup les activités portuaires. S’ajoute à cela, un désengagement de beaucoup de chauffeurs routiers (USA, UE, etc.) et autres logisticiens. En France, il en manquerait entre 40 000 et 50 000, en Angleterre 100 000. Une pénurie de conteneurs « virtuelle » Nous ne manquons pas de navires, mais de conteneurs en activité. Car une grande partie de ces derniers restent en attente dans les ports, où la logistique ne suit pas. La désorganisation des transports routiers entraîne aussi une rotation moins rapide des conteneurs à l’intérieur des pays. La pénurie de carburant pour les camions en Chine (où le rationnement a commencé), menace d’ailleurs de compliquer…
Quand la mondialisation déraille