Le couvert court semé après arrachage de pomme de terre apporte des bénéfices agronomiques et nourrit les vers de terre. Chez Erwan Fagot à Bodilis (29), une céréale vient d’être semée directement dans ce couvert. « Les soucis se multiplient : les taupins sur pomme de terre, le pythium sur légumes, les ray-grass résistants, la hernie du chou… On peut réduire ces problématiques en augmentant la vie du sol », selon Jean-Luc Le Bénézic, agronome chez Eureden et promoteur de l’agriculture de conservation. « À chaque fois que l’on va travailler en dessous de 10 cm de profondeur, on va détruire des micro-organismes que l’on aura beaucoup de mal à retrouver. Plus on descend, plus on est en milieu anaérobie. En retournant la terre, les pathogènes vont se développer ». 5 t MS pour nourrir les vers de terre L’agronome est intervenu accompagné de Philippe Dolo, en charge de l’expérimentation chez Bretagne Plants, lors des semis de céréales en précédent pomme de terre chez Erwan Fagot, à Bodilis (29). Pour cet agriculteur qui pratique des itinéraires techniques plus respectueux de la vie du sol, la structure est néanmoins mise à mal par la production de pomme de terre et les différentes interventions nécessaires (billonnage, tamisage…). C’est pourquoi un couvert court semé après arrachage a été implanté mi-septembre. « Même si ce couvert n’a qu’un mois et demi pour pousser, il est vertueux », note Philippe Dolo. Cette biomasse produite servira en partie à nourrir les populations de vers de terre, « un sol pourvu de 3 t de vers à l’hectare demande 4,5 à 5 t MS en nourriture. Il faut toujours des résidus sur le sol pour nourrir ce principal acteur », précise Jean-Luc Le Bénézic. Erwan Fagot a investi dans un semoir Tiger 4 MT de chez Horsch pour semer directement ses céréales dans ses couverts. Polyvalence et débit de chantier…
Restructurer son sol après pomme de terre