Sur la 3e île du littoral français, la collecte quotidienne du lait à destination du continent est organisée par la Communauté de communes de Belle-Île-en-Mer (CCBI). Unique en France, ce système est appelé à évoluer rapidement. « J’ai mal dormi cette nuit, peur d’oublier de me lever, je ne fais pas ça souvent ! ». Ce vendredi, c’est Mickaël Portugal qui est sur le pont. D’ordinaire, il travaille à l’abattoir communautaire ou aux services techniques, mais comme il possède le permis poids lourds, il a accepté de remplacer quelques jours dans l’année l’un des deux titulaires de la tournée. Chaque matin à 6 h, le camion de lait prend le premier bateau pour Quiberon et cela depuis 40 ans. Unique en France, ce service permet de livrer 2 millions de litres par an à l’usine Lactalis de Pontivy. Rendez-vous à Pluvigner 4 h du matin : Mickaël fait démarrer le camion. À part quelques lapins détalant dans le faisceau des phares, l’île semble déserte. Le technicien se gare dans une première cour, il en visitera trois autres avant d’embarquer. Rôdé au protocole, il enchaîne les opérations, relève la jauge, branche le tuyau, prélève l’échantillon d’analyse… Connaissant le réseau routier comme sa poche, il travaille vite : « J’ai de la marge, ça vaut mieux parce qu’au moindre pépin, on stresse de louper le bateau. Il faut être sur le quai 30 minutes avant le départ ». Pas de souci ce matin, Mickaël est à l’heure. Après 45 minutes de traversée, il s’engage sur la presqu’île de Quiberon : direction Pluvigner à 40 km au sud de Pontivy où un autre camion l’attend. Une fois le transfert du lait effectué et les échantillons d’analyses remis au chauffeur de Lactalis, Mickaël reprend la direction de Quiberon pour attraper le bateau de 11 h. Son service se termine par le nettoyage de la citerne aux ateliers…
Tous les matins à Belle-Île, le lait frais fait la traversée