De Noël au Nouvel an, les produits de l’agriculture sont à la fête. Opulence et abondance s’invitent en rituel à cette période de l’année à la table de la société occidentale. La trêve des confiseurs est une période où le consommateur est moins regardant, parfois même excessivement débordant, sur les dépenses alimentaires. Quoique. Signe des temps, les produits festifs se mettent de plus en plus à la diète des prix comme le montrent les multiples publicités de ces dernières semaines. Faut-il rappeler que 40 % des Français déclarent s’imposer des restrictions alimentaires au quotidien. C’est en priorité cette catégorie de consommateurs que l’on retrouvera en janvier à fouiner la bonne affaire dans les magasins de déstockage alimentaire spécialisés dans la vente d’invendus. Des magasins qui enregistrent depuis quelques années des taux de croissance à deux chiffres. À l’autre bout de l’échelle du pouvoir d’achat, les classes plus aisées étalent aussi leur corne d’abondance sur la table de Noël. Quoique. Sensibilisées à l’environnement et aux changement climatique, cette catégorie sociale s’adonne de plus en plus à la consommation responsable et à la sobriété. Bref, si la majorité des Français invitent Dionysos à leur table en cette fin décembre, la façon d’acheter est néanmoins promise à de profonds bouleversements annoncent les spécialistes de la consommation. Resté marginal – parce que les distributeurs n’y croyaient pas compte tenu des marges très faibles dégagées par les rayons alimentation – le e.commerce serait promis à un « formidable » essor dans les prochaines années. Sauf en décembre ? Espérons-le, car choisir son chapon ou sa dinde sur écran, voilà un froid concept difficilement compatible avec la magie de Noël….
À la table de Noël