Au garage agricole de la Cuma la Clé des Champs

10593a.hr - Illustration Au garage agricole de la Cuma la Clé des Champs
Dominique Loison et Sébastien Botrel, respectivement mécanicien et président de la Cuma la Clé des champs.
Pour son assemblée générale, la fédération des Cuma Bretagne Ille-Armor a organisé une journée d’échanges, jeudi 9 décembre, à Hillion (22). Une commune qui accueille deux coopératives d’utilisation de matériels en commun sous le même hangar.

D’un côté, la Cuma de la Baie a une approche traditionnelle : ses 70 adhérents partagent l’usage d’un large parc matériel, du travail du sol aux récoltes en passant par l’épandage d’effluents et le désherbage mécanique. Elle dispose également de tracteurs et emploie 4 chauffeurs salariés. De l’autre, la Cuma la Clé des champs est dédiée à une activité plus spécifique : « En 1989, à l’arrêt du garagiste agricole local, nous avons lancé cette partie mécanique – réparation. Pour profiter de ce service, il suffit de régler une cotisation annuelle de 20 € », raconte Sébastien Botrel, producteur de lait et président des deux entités sœurs. La grande majorité des adhérents de la Cuma de la Baie sont ainsi assez naturellement membres de la Clé des Champs. S’y ajoutent également des agriculteurs de Cuma voisines et des particuliers par exemple qui ont du petit matériel à faire entretenir ou réparer : tracteur, outils…

Le mécanicien, une denrée rare

À l’atelier, les visiteurs sont accueillis par un duo de spécialistes. « Le mécanicien est une denrée rare ! Quand nous avons vu la difficulté pour embaucher le remplaçant de notre précédent salarié, nous avons pris les devants et créé un 2e poste avec un profil polyvalent capable de passer de l’atelier au volant », explique le président. Dominique Loison est ainsi arrivé il y a 5,5 ans après 10 ans de carrière dans une concession agricole : « J’avais envie de vivre une autre ambiance. Dans ce nouveau job, j’apprécie le travail en autonomie et la relation avec les agriculteurs », explique-t-il. Kylian Prioux, lui, a été embauché il y a 4 ans. Titulaire d’un diplôme d’agroéquipement, au moment des pics de travail dans les champs, le jeune homme saute sur un tracteur pour de l’épandage de fumier, du bottelage, de la moisson ou du broyage de maïs grain.
Complémentaires, les deux font la paire. Dominique prend prioritairement en charge les opérations de mécanique. Kylian aime plus particulièrement travailler le métal (découpe et soudure au plasma, fabrique de pièces sur place à l’aide d’un tour…). Ils interviennent généralement dans leur espace sous le hangar des Cuma, mais peuvent aussi se déplacer pour intervenir sur le terrain. « Tant que le matériel est sous garantie, nous ne touchons pas. Mais pour le reste, nos mécaniciens savent tout faire : prendre en charge une panne sur une ensileuse ou un tracteur de ferme comme réaliser une soudure sur un petit outillage… », confie Sébastien Botrel. L’heure de main-d’œuvre est facturée à 43 €.

Achat groupé d’huiles

Outre l’intérêt de bénéficier de cette compétence en mécanique à un tarif intéressant, les membres de la Cuma la Clé des Champs profitent aussi d’un service d’achat groupé. « Une grosse partie des adhérents achètent leur huile ici. Nous commercialisons en fûts de 200 L ou au détail, grâce à un volucompteur permettant de remplir des bidons. Trois types d’huile sont proposés permettant de répondre à la demande de l’ensemble des types de tracteurs », termine le mécanicien.

Un éventail de fournisseurs de pièces

Les deux Cuma ont des trésoreries bien séparées. « Cela permet d’être plus cohérents dans les prix et oblige à une certaine rigueur dans la gestion des pièces », livre Dominique Loison. « Les chauffeurs de la Baie m’appellent. Nous faisons ensemble le tour de la machine pour lister les besoins. Ensuite, je cherche les pièces au meilleur rapport qualité – prix. Nous travaillons avec les concessionnaires locaux mais aussi avec des entreprises très spécialisées, par exemple des distributeurs spécifiques de roulements à billes et de courroies. » Le mécanicien réalise aussi des devis préalables quand les agriculteurs ont de gros travaux à réaliser. « Concernant les pièces, je cherche le meilleur compromis parmi nos différents fournisseurs en produits de marque ou en produits adaptables de bonne qualité. » La Cuma garde une marge de 14 % sur le prix des pièces qu’elle fournit mais bénéficie aussi, en contrepartie, de tarifs préférentiels chez les distributeurs. « À l’arrivée, pour une réparation, la facture est inférieure ou équivalente par rapport à beaucoup d’autres garages. »


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