Pour pouvoir dégager deux revenus sur leur exploitation de Saint-Marcel, Alanna Hulsman et Ivain Coulon ont développé une activité caprine avec transformation à la ferme à côté du centre équestre existant depuis 10 ans.
De début mars à début novembre, les 100 chèvres de la ferme de la Ville Frioul pâturent sur des paddocks de
1 ha, de 50 m de large, correspondant à la longueur des filets utilisés comme fil avant. Les animaux y restent une semaine avant de laisser la place aux chevaux, qui rasent la prairie. Les chèvres n’y reviennent que 4 semaines plus tard.
Gestion du parasitisme en bio
« Le pâturage mixte, en associant chèvres et chevaux, nous permet de gérer au mieux le parasitisme en bio », explique Alanna Hulsman. Elle tente aussi d’y répondre avec des solutions naturelles. « On essaie en ce moment des graines de courge, produit qui fonctionne bien sur les chevaux. D’autres solutions existent sur le marché, nous les alternons », poursuit-elle. Les vieilles pâtures seront prochainement retournées, pour y intégrer du plantain lancéolé, du lotier…, visant à mettre en place des prairies moins riches, adaptées au type de sol séchant et bénéficier de mélanges prairiaux à vocation anthelminthique. « L’objectif est de baser notre système sur l’herbe et gérer au mieux ce parasitisme en évitant les phases de stress des animaux. Avec 5 ha de pâture en plus l’année prochaine, qui s’ajouteront aux 16 ha de fauche, nous réfléchissons à l’achat d’une autochargeuse », ajoute Ivain Coulon. Sur les 40 ha de l’exploitation, 20 ha sont actuellement accessibles autour des bâtiments. Des mélanges céréaliers en rotation sur deux ans sur 4 ha leur permettent d’être autonomes pour l’alimentation (triticale-pois- féverole / orge-pois). « Nous travaillons aussi avec un naturopathe : les animaux sont traités avec des huiles essentielles par olfactothérapie. »
Mise en place de lactations longues
Le système se met en place, Yvain Coulon ayant rejoint le Gaec en 2020. Le troupeau se constitue petit à petit à partir d’un premier lot de 40 chèvres achetées en 2019. « La première année, nous avons laissé les chevreaux et chevrettes sous les mères, ils ont été sevrés vers 6-7 mois et commercialisés en vente directe. Mais nous n’avons pas eu de lait pour faire du fromage. » Pour développer la vente directe sur la ferme, et fournir la fromagerie mise en place en avril 2021, ils ont décidé d’avoir 1/3 de leur troupeau en lactation longue. Seules les chevrettes et celles qui ne tiennent pas en lait sont mises à la reproduction. Le troupeau est en monotraite.