La géographe Sylvie Brunel plaide pour une agriculture productiviste capable de relever les défis de la souveraineté alimentaire tout en s’adaptant aux nouveaux enjeux environnementaux et sociétaux.
L’assemblée générale de la coopérative Garun Paysanne s’est tenue, jeudi 25 novembre, à Hénansal.
Le président Jean-Luc Cade et le directeur Sébastien Blot sont revenus sur l’activité et les résultats de l’année écoulée. Soulignant notamment une progression de 6,4 % sur la partie nutrition animale (« qui représente
88 % du chiffre d’affaires ») pour atteindre 395 000 t d’aliments commercialisées en 2020. Les dirigeants
ont aussi insisté sur l’acquisition de 5 nouveaux sites de collecte de céréales à travers le territoire.
« Poumon de la Bretagne et de la France »
L’écrivaine et géographe Sylvie Brunel, « spécialiste du développement durable », est ensuite intervenue sur les défis de l’agriculture bretonne à qui on demande « de produire et de verdir » à la fois. « La Bretagne est une région importante mais méconnue », notait d’entrée l’observatrice. « En France, 11e en superficie mais 2e en termes de production agricole : elle nourrit l’équivalent de 22 millions de personnes ! » Pour celle qui a travaillé dans les ONG Médecins sans frontières et Action contre la faim, la souveraineté alimentaire n’est pas un vain mot. « Plus d’un million de gens viennent de basculer dans la pauvreté en France, plus de 100 millions de personnes dans le monde dans la faim… Aujourd’hui et demain, les enjeux sont colossaux. Il est nécessaire de continuer à produire. Et pourtant, notre agriculture performante est sans cesse prise pour un punching-ball dans les médias… » Pour Sylvie Brunel, face à « la nouvelle religion » de l’écologie, l’agriculture doit demeurer « le poumon de la Bretagne et de la France » en trouvant les ressources pour s’adapter.
