Confrontée à un surplus de lait bio, la filière subit sa première grande crise structurelle.
« Cette crise est la conséquence d’une politique libérale à l’égard du bio et d’un recul de la consommation », affirment les responsables de la Coordination rurale. « Une politique de conversion encouragée par le gouvernement doit être expertisée, encadrée et régulée par une bonne gestion des volumes et des conversions laitières ». Actuellement, le déséquilibre entre l’offre et la demande est important. La Coordination rurale déplore cette situation pour laquelle elle demande un réel plan de soutien des pouvoirs publics afin de venir en aide aux producteurs « qui ont répondu présent à la demande de la société, aux orientations de la loi Égalim et à la réalisation du plan bio ». Selon le syndicat, « il est urgent de limiter les conjectures erronées de certains industriels, qui dès la première occasion, n’hésitent pas à déclasser le lait bio ». La situation est jugée catastrophique d’autant plus que de nouveaux producteurs vont arriver sur le marché en 2022. « Les prévisions de l’interprofession indiquent une hausse de la production de 240 millions de litres de lait en plus sur les quatre prochains semestres, soit 20 % de plus que la collecte cumulée des douze derniers mois ». La CR demande la mise en place d’un moratoire sur les conversions afin de les limiter tant que le marché n’aura pas retrouvé un équilibre permettant une juste rémunération des producteurs.
Absorber des volumes pour retrouver du prix
La Coordination rurale demande, en plus d’un soutien direct aux producteurs, que des campagnes promotionnelles soient mises en place en faveur des produits laitiers issus de l’agriculture biologique. Elle appelle le gouvernement à inciter les responsables de restaurants collectifs publics à favoriser la bio pour soutenir la filière et demande qu’une mesure d’incitation à la baisse de la production soit adoptée sans attendre la mise à l’herbe des vaches laitières au printemps prochain.