Relever la hauteur de coupe lors de l’ensilage pénalise le rendement, mais offre l’avantage de laisser la partie la moins intéressante en valeur alimentaire dans la parcelle. La recherche d’autonomie alimentaire a conduit un groupe d’éleveurs adhérents à la Cuma La Fraternelle de Saint-Sulpice-le-Verdon (85), en partenariat avec Seenovia, à tester la coupe haute en maïs ensilage. « Cette année était propice, il y avait du volume, même sur maïs non irrigués », note Michel Seznec, expert ensilage du réseau Cuma Ouest. Lors de cette expérimentation menée dans le cadre d’un dispositif Dina Cuma, les agriculteurs se sont essayés à des coupes à 55 cm de hauteur, puis à 65 cm, soit au-dessus du 3e nœud de la plante. « Le bec de l’ensileuse doit être incliné vers l’arrière pour que les plantes alimentent correctement le bloc hacheur », préconise le responsable. En plus d’une concentration en énergie de l’ensilage (+ 0,07 UFL/kg de MS), la technique offre de nombreux avantages qui viennent pallier la baisse de rendement. « En moyenne, on perd 350 kg de MS/ha tous les 10 cm de tige laissée au champ », ce qui représente environ 10 % du tonnage total de MS ensilé classiquement. Un seul chantier au lieu de deux Cette récolte peut s’apparenter à un hybride entre un ensilage classique et un ensilage de maïs épi, « sauf que tout se réalise dans la même journée ». Une récolte en maïs épi demande en effet à revenir plus tard, quand la plante a cumulé 200 degrés-jours (base 6-30 °C) supplémentaires par rapport à un maïs récolté à 32 % de MS. Concernant la vitesse d’avancement dans la parcelle, avantage à la coupe haute. « Le débit est augmenté de 16 % car le fourrage est plus facile à broyer ». Au silo, le maïs serait plus simple à tasser…
Laisser la lignine au champ