Autrefois dédié à la reproduction, le haras d’Hennebont s’oriente vers d’autres métiers du cheval. Formations, spectacles et concours équestres rythment désormais les saisons.
« La formation est l’un de nos axes de développement », indique Jean-Marc Beaumier, directeur du haras national d’Hennebont qui compte une quarantaine de chevaux en permanence, hors troupes de spectacle. « Avec France énergie animale, nous avons en projet de créer une école consacrée au cheval de ville ».
À l’instar de l’école nationale des ânes maraîchers de Villeneuve-sur-Lot, dédiée au travail du sol et à la traction animale ou de celle du cheval vigneron, en Nouvelle-Aquitaine. « Chez nous, les formations seront axées sur l’utilisation du cheval dans un cadre urbain (transport, nettoyage…) ». Le contenu pédagogique sera entériné l’an prochain avec la Société française d’équidés de travail. « Il faut former les chevaux et les hommes. On ne travaille pas en ville comme sur un chemin de campagne. Le bruit, la circulation, les incivilités peuvent perturber les animaux. Il faut les préparer et anticiper leurs réactions ». Une récente enquête, réalisée par France Énergie animale, montre que 500 communes réfléchissent à intégrer le cheval dans leur politique de mobilité, pour des raisons d’image et de respect de l’environnement. Les Traits bretons présents au haras assurent déjà le ramassage des poubelles de certains quartiers de la ville d’Hennebont, le désherbage des allées à l’aide d’outils attelés ou encore le transport scolaire.
Éco-gardes et pompiers
Actuellement, le haras propose une formation d’éco-gardes qui interviennent dans des zones sensibles. « En été, sur les lieux touristiques, ils sensibilisent la population aux pratiques respectueuses de l’environnement. L’intervention par des hommes à cheval est souvent mieux perçue. Nous accompagnons les départements demandeurs à développer ce système. Nous avons élaboré un cahier des charges. Nous testons chevaux et cavaliers sur différents parcours ; le but étant de leur apprendre à réagir de la manière la plus appropriée face à des situations compliquées ». Les sept salariés du syndicat mixte, qui gère le haras, ont des compétences variées qui répondent aux diverses demandes de formation. « Nous formons également des pompiers, parfois confrontés à la fugue d’un animal, au retournement d’un van sur la route ou à un incendie dans un centre équestre ».
[caption id= »attachment_60116″ align= »aligncenter » width= »720″] Le site historique du haras, au bord de la vallée du Blavet.[/caption]
Le haras abrite aussi une formation
à l’attelage. « Elle est dispensée par une professionnelle indépendante, non salariée du haras. Elle bénéficie de la structure ; elle peut se concentrer sur la formation, dégagée de tous les problèmes logistiques ». De la même manière, des modules de formation artistique sont proposés. « Si nous n’avons pas les compétences sur le site, nous invitons des professionnels reconnus dans leur domaine ». La médiation animale est ainsi dispensée en lien avec l’Institut français du cheval et de l’équitation à destination d’un public sensible, en Ehpad ou dans des structures accueillant des enfants malades.
Une troupe artistique pendant les vacances scolaires
Concours équestres dans un lieu chargé d’histoire
Le haras national d’Hennebont est situé dans la continuité du centre-ville, au bord du Blavet. Installé sur le site historique de l’abbaye cistercienne Notre-Dame de la Joie, il est l’écrin d’un patrimoine bâti riche et précieux. Serti par un mur en pierres de 3,2 km, le site compte 32 bâtiments, parmi lesquels 7 écuries, 3 maisons de maîtres, 1 forge… ; soit au total 10 000 m2 de surfaces bâties inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. La gestion de ce patrimoine bâti s’effectue en collaboration avec leurs services. De nombreux concours de niveau régional voire national (endurance, saut) sont organisés sur les 23 hectares du site.