Si la production laitière bretonne ne recrute pas davantage, les volumes vont baisser alors que la région présente de nombreux atouts. « Réussir cette transition est un défi et un devoir », pour Jean-Hervé Caugant, président de la Chambre d’agriculture 29. La Bretagne compte 10 000 exploitations laitières. Un chiffre en baisse de 30 % sur 10 ans. Du fait d’une productivité toujours plus forte des élevages, la collecte régionale reste à 5 milliards de L mais « si les départs à venir ne sont pas remplacés, des volumes vont aussi être perdus », a décrit André Sergent, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne lors de la journée laitière organisée le 7 décembre à Rennes. Les différents acteurs de la filière ont réfléchi sur les pistes qui pourraient enrayer la tendance à la baisse et encourager les nouvelles générations. Première raison du peu d’engouement pour l’élevage laitier : les revenus peu attractifs. « Alors que le prix de revient en 2020 est de 405 €/1 000 L pour le lait conventionnel, le prix payé est de 354 € en France et de 352 € en Bretagne », a chiffré Gérard You, de l’Idele. Redonner de la valeur Comme le souligne Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, intervenant en visioconférence, « la loi Égalim 2 donne des outils aux producteurs pour se battre dans les négociations commerciales » mais il faut aussi retrouver de la valeur. « La part des matières premières agricoles ne représente que 7 % des caddies des Français. Je suis favorable à l’affichage de l’origine France. » Pour créer de la valeur et la redistribuer, l’interprofession laitière s’est engagée dans une démarche RSE baptisée France Terre de Lait avec un socle autour de la sécurité alimentaire, l’environnement, la performance économique et sociale… « 100 % des éleveurs doivent aussi répondre au bien-être animal. La Bretagne a bien avancé sur les bilans carbone, réalisés dans 35 % des exploitations », a souligné…
Le lait breton à la croisée des chemins