L’aménagement d’une médiathèque de 3e lieu a permis de préserver le patrimoine local et de réaliser un lieu de rencontre à vocation culturelle qui anime Landujan, petite commune rurale brétillienne de 980 habitants.
C’est un endroit où l’on est accueilli par son prénom, où l’on vient papoter, boire un café, où on a le droit de parler fort, éclater de rire et où on trouve toujours quelqu’un prêt à écouter pour se confier… Bref, on ne se croirait pas dans une bibliothèque. Et ce n’en est pas une d’ailleurs. Ou pas seulement. C’est bien plus : cette médiathèque Arc-en-Ciel de Landujan (35) dite de 3e lieu est « un lieu du lien », « un lieu de vie et de loisirs », comme la décrivent ses adhérents.
Favoriser les échanges intergénérationnels
La notion de bibliothèque est dorénavant obsolète. On a ici affaire à une nouvelle forme de structure hybride. « Le 3e lieu fait référence à un endroit dans lequel on se sent bien, sans les contraintes de la maison (1er lieu), du travail ou de l’école (2e lieu) », explique la responsable Sara Mammad de Beauregart. La première en Bretagne date d’une dizaine d’années à Saint-Aubin-du-Pavail (35), celle de Landujan a été inaugurée il y a 6 ans. Les nouvelles structures s’imprègnent dorénavant de cette philosophie : un espace chaleureux, convivial, favorable aux rencontres et aux échanges intergénérationnels. Et qui répond à la demande de ses adhérents. Ce qui fait qu’il n’y en a pas une qui ressemblera à sa voisine !
Une participation active des habitants et des bénévoles
La structure avait trouvé un bon rythme, rapidement freiné par la pandémie. Mais depuis cet automne, l’activité repart. « Les gens reviennent, répondent présent », car les activités leur ont manqué. « On y fait de tout. Tout ce qui est possible. D’ailleurs, qu’est-ce qu’on ne fait pas ? », relance le chef d’orchestre des lieux ne manquant pas d’aller remettre un disque vinyle sur la platine, pour « mettre de l’ambiance ». Le site de Landujan a la particularité de proposer une multitude d’actions et d’activités ouvertes sur la créativité, les spectacles, la musique, les films, la lecture… Le mois du film documentaire, le Grand soufflet, le Printemps de poètes, la Fête de la musique, la Journée du patrimoine… La médiathèque participe à tous les événements nationaux. Et elle crée des rendez-vous réguliers ou épisodiques, animés par une douzaine de bénévoles qui s’investissent. « C’est la force d’un tel lieu, avec l’implication des habitants. Tout nouvel adhérent est sensibilisé à cette philosophie. »
Le bâtiment de 1892, non doté d’un certain charme au centre du village, qui a accueilli auparavant la mairie, une école et la salle paroissiale, a été réaménagé en mettant l’utilisateur au centre de la réflexion. Ainsi, quels que soient ses goûts, chacun peut y trouver son compte en investissant les différents espaces colorés du lieu.
Un élément central dans la vie locale
Le coin « grands enfants » est aménagé avec canapé, jeux vidéo récents avec une box et rétrogaming avec une borne Arcade, fabriquée par les abonnées : un petit recoin où il fait bon se prélasser comme dans une chambre d’adolescent ! Un 2e salon dans une mezzanine appelle à la détente et à la lecture… Et les pièces changent
régulièrement d’aspect : la salle d’exposition avec son café participatif donnant sur la terrasse et son jardin peut devenir salle de cinéma, salle de jeux ou salle d’ateliers informatique ou créatif. Des rendez-vous proposés et animés bien souvent par des Landujanais. Qu’ils aient des demandes ou des compétences, tout le monde est incité à faire des propositions, faisant de cet outil un élément central dans la vie locale. Et si, après cette liste non exhaustive d’événements proposés, le livre ne semble pas omniprésent, il reste néanmoins central : c’est bien souvent « l’excuse » pour venir dans ce lieu où les rayonnages disposés contre les murs permettent la libre-
circulation et l’échange.
Rayonner autour de la commune
Forte fréquentation
Pas moins de 400 abonnés pour une commune de 980 habitants. Sur ces participants, on compte 355 emprunteurs actifs (un emprunt minimum/an), ce qui assure un taux de fréquentation de plus de 36 %, là où la moyenne régionale atteint les 23 %, ou 18 % au national. Et ceci sans compter l’accueil des groupes, les gens qui ne font que passer et les diverses animations sans accès
au fonds bibliothécaire…