Terre de fourrage, terre d’élevage
Pas de production laitière sans stocks alimentaires sur pied ou conservés toute l’année. Mais entre réchauffement climatique et envol du prix des matières premières, produire du lait pourrait devenir un défi complexe dans de nombreuses régions du monde. À ce jeu-là, la Bretagne conserve plus d’un atout dans sa manche. Selon les secteurs, les éleveurs ont presque l’embarras du choix pour préparer le menu de leurs vaches.
Certains ne jurent que par la prairie et y voient, comme les Néo-Zélandais et Irlandais, « un or vert » . L’herbe bretonne se mange d’ailleurs à toute les sauces : pâturée, enrubannée, ensilée, séchée… en plat unique ou en accompagnement. Elle se mange aussi à toutes les saisons alors que chercheurs et producteurs constatent de plus en plus de disponibilité fourragère au champ à la mauvaise saison. La station de Trévarez (29) est sur le coup : son équipe lance des travaux pour caractériser cette pousse hivernale afin de savoir mieux en profiter. Pour d’autres, le maïs reste « la plante magique ». Une culture maîtrisée depuis des décennies capable de remplir rapidement les silos pour conduire son troupeau avec sérénité. Reste que côté nuisibles, il y a du monde au râtelier : mouches, sangliers, choucas, pyrales… Pour autant, l’association maïs-herbe dans l’assiette des vaches bretonnes reste une valeur très sûre.
À côté de ces deux fourrages fondamentaux, les éleveurs bretons font les 400 coups alimentaires. Pâturage intensif, coupes précoces d’herbe, cultures de luzerne ou de trèfles, méteils riches en protéagineux, ensilage de tournesol, prairies estivales… Beaucoup innovent pour relocaliser la production de protéines, alors que le prix du soja traversant les océans est au plus haut pour longtemps. Une idée élémentaire pour maîtriser les charges alimentaires.
Au sommaire de ce dossier
- La marge sur coût alimentaire pour piloter au quotidien
- Plutôt aller vers une efficience alimentaire durable
Valoriser l’herbe bretonne
- Il n’y a pas d’âge pour changer de système
- L’ensilage d’herbe en libre-service
- Une graminée contre vents et marées
- De l’enrubannage de qualité pour équilibrer la ration
- « On voit les choses évoluer »
Suivre d’autres pistes fourragères
- Des fourrages tous azimuts
- Maïs grain, ensilages d’herbe et de pois se complètent
- Dix mille litres de lait par vache, sans soja
- Deux méteils différents sur 30 ha d’intercultures
- Autonomie et production grâce à la luzerne déshydratée
- Laisser la lignine au champ
- Autonomie alimentaire avec l’affouragement en vert
Servir une ration bien calée
- Après vêlage, la primipare ingère très peu de matière sèche
- Une exploitation laitière en route vers le bas carbone
- Stocker les concentrés pour faire des économies sur les achats
- Une même ration à base de maïs toute l’année
- Une bonne assiette et des vaches à 14 800 kg
- Moins de 80 € / 1 000 L avec des vaches à haut potentiel
- Les 210 vaches sont passées en service du soir
- La voie de l’intensification