Quelles essences planter ?

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Beaucoup d’espèces ne seront plus adaptées au climat, dans quelques décennies.

Le changement climatique rebat les cartes forestières. Le chêne pédonculé, emblème du bocage, souffrira au sud-est de la Bretagne dans 30 ans. Ses cousins méridionaux pourraient s’imposer. L’essence la plus familière de nos paysages bocagers bretons, le chêne pédonculé, est condamnée à disparaître des forêts d’une région comprise entre Rennes, Nantes et Vannes à court terme. Le hêtre agonise. L’Épicea de Sitka, qui s’épanouit à l’ouest de la Bretagne, ne survivra qu’aux environs de Brest. Pour ne pas être simples spectateurs de ce phénomène climatique, les spécialistes de l’Office national des forêts (ONF) imaginent déjà la forêt de demain. « La migration naturelle est une course perdue d’avance », déplore Brigitte Mush, responsable du conservatoire génétique à l’ONF, intervenante au forum Climaction, à Vannes. « Nous devrons encourager cette migration, en plantant des chênes pubescents, zéens, des pins maritimes et d’Alep ». Les écueils sont nombreux. « La filière n’est pas organisée pour collecter et semer des graines par milliers. Les incendies ravagent régulièrement les régions où ils sont implantés (Sud de la France, Espagne) ». Surtout, il ne faut pas semer n’importe où. Orienter la colonisation « Nous devons planter des petits îlots de différentes espèces et encourager les voies de colonisation. En protégeant les disséminateurs : oiseaux (geais pour les glands), renards, fouine… ». Ces îlots, dits d’avenir, de 0,5 à 2 hectares, ont d’autres intérêts : juger l’adaptation des nouvelles espèces au territoire et éviter qu’elles ne prennent l’espace d’essences naturellement bien adaptées. « L’objectif est de planter 3 % de la surface de forêts domaniales avec de tels îlots expérimentaux ». Avec diverses essences pour assurer une biodiversité mais aussi dans des écosystèmes différents : bois, taillis, zones humides… Sans apporter de nouvelles maladies. « En privilégiant les graines aux plants qui peuvent déjà abriter des pathogènes ; en évitant l’importation d’essences ornementales non européennes ». Des expérimentations sont déjà à l’œuvre pour…

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