Sébastien Bouget est revenu sur ses 4 années de récolte de miscanthus. Une plante qui évite l’érosion des sols et qui se valorise de diverses façons.
Au Gaec Bouget, à Guimaëc, la culture de miscanthus est présente depuis maintenant 4 ans. Planté dans des parcelles en pente ou difficiles à travailler, Sébastien Bouget explique que cette grande graminée « couvre les sols et limite l’érosion toute l’année ». Le producteur a dressé un bilan de ces 1res années de production.
Pas de fertilisation ni de désherbage
Les 20 000 plants par hectare mis en terre il y a 4 ans ont permis de récolter « entre 4 et 6 t MS/ha la 1re année, puis 8 à 13 t la seconde. L’année dernière, le rendement s’est établi à plus de 15 t MS/ha. Il faut surtout être vigilant au stockage : c’est un produit léger et volumineux, il est impératif de prévoir le bâtiment en fonction ». Le coût d’implantation s’élève entre 3 500 et 4 000 €, « en prenant en compte la préparation du sol, les plants et la main-d’œuvre pour l’implantation. Ce coût est à diviser par le nombre d’année d’exploitation, qui peut être de plus de 20 ans », explique Vincent Salou, conseiller à la Chambre d’agriculture. Hormis en 1re année, aucune intervention de désherbage n’est à programmer. Le miscanthus accepte les passages de bineuse quand il est planté avec 80 cm entre les rangs et 60 cm entre les plants. Côté fertilisation, les feuilles tombant au fur et à mesure au sol suffisent à nourrir la plante.
Le climat joue un rôle sur la culture, plus particulièrement les années sèches qui affectent le rendement en paille. « Il y a de grandes disparités d’une variété à une autre, celle que nous avons choisie provient de Normandie et est assez tolérante aux variations du climat ».
Emballé par Novabiom
Créée en 2006, la société Novabiom se consacre à la culture et à la valorisation du miscanthus en France et en Europe. « 70 % des débouchés sont en volaille », estime Philippe Foucret, représentant l’entreprise basée en Eure-et-Loir et qui a planté 1 000 ha en France en 2021. Novabiom propose depuis 2 ans une prestation d’ensachage et de dépoussiérage de la paille de miscanthus, pour la ramener ensuite chez les producteurs en sacs de 15 kg. « La prestation est facturée 3,60 €/sac. Ces ballots de 15 kg peuvent être revendus 10 € ».
Philippe Foucret attire aussi l’attention sur les choix des parcelles avant implantation. « C’est une culture à part entière. Pour avoir du rendement, il faut des terres à haut potentiel ». Le miscanthus est stérile, il n’y a pas de risques de dissémination. La destruction de la culture peut aussi être envisagée : « J’ai eu le cas avec un agriculteur qui souhaitait repartir en culture de maïs après miscanthus. Après récolte des pailles en avril et un broyage, la parcelle a été travaillée au rotavator avant un labour et le semis du maïs ». Des légères repousses de miscanthus ont été observées, mais se sont arrêtées avec une céréale cultivée derrière.