Un atelier vidé, des élevages voisins confinés, des exportations contraintes, un prix du porc en chute libre. Les conséquences économiques d’un foyer de peste porcine africaine ont été chiffrées. Des experts de l’Ifip ont chiffré les conséquences économiques de la détection d’un foyer de PPA dans une région dense comme le Nord-Finistère. Elles sont énormes, avec effet domino. Dans l’hypothèse développée, un élevage de 466 truies avec engraissement partiel (3/4 des porcelets élevés) est contaminé. « Nous avons considéré un vide sanitaire de 5 à 13 semaines (après abattage de tous les animaux) et une reconstitution du stock antérieur à l’apparition de la maladie de 52 semaines. La perte de marge, en tenant compte des performances zootechniques et des prix de vente moyens des trois dernières années, est de 550 000 € à 630 000 € », indique Alexia Aubry, ingénieur d’étude. Le coût du repeuplement est estimé à 140 000 € ; les charges opérationnelles (aliment, reproduction, santé) à 275 000 €. Au total, plus d’un million d’euros perdus pour l’élevage contaminé, soit 2 000 € par truie. Euthanasies chez les voisins Dans un rayon de dix kilomètres du foyer, la situation n’est guère plus enviable. Les élevages sont confinés. Aucun mouvement d’animaux n’est autorisé. Les porcs prennent du poids ; la densité pose problème. En fin d’engraissement, un charcutier prend 5 kg par semaine. « Il faut euthanasier au moins une bande de porcs pour faire de la place ; la plus âgée, prête à partir, ou la plus jeune, qui vient d’être sevrée ». Dans le cas d’un élevage de 250 truies naisseur engraisseur conduit en 7 bandes, confiné pendant seulement 35 jours (la période peut être plus longue), la seconde option s’avère moins coûteuse : 25 000 €, soit 100 € par truie. Dans la zone de restriction, 146 élevages sont concernés, dont 73 naisseurs engraisseurs. « Le préjudice lié aux restrictions de…
Un élevage plombé, des pertes en cascade