Henri Thébault, directeur de Quintin Viandes, plaide pour la prise en compte de la manutention des carcasses dans les projets en circuit court. Son client, Jean-Yves Trubert, éleveur, a investi dans du raillage : le gain de confort de travail l’aide à conserver son personnel qualifié. « En supermarché, en boucherie traditionnelle comme en magasin à la ferme, les devantures des boutiques sont généralement magnifiques… Mais en revanche les arrières sont compliqués », explique Henri Thébault, directeur de l’abattoir Quintin Viandes. Il regrette que, peu importe l’endroit, l’accessibilité et la manutention des carcasses soient trop rarement prises en compte dans la mise en œuvre des projets de commercialisation de viande. « Cela nous pose des problèmes de recrutement. Un chauffeur, nous trouvons. Un porteur, nous ne trouverons plus à l’avenir si les conditions de travail ne sont pas améliorées. » Et de préciser : « Dans nos métiers, la convention collective autorise des charges allant encore jusqu’à 106 kg contre désormais 25 kg maximum aujourd’hui dans le bâtiment. Un arrière de bœuf pèse plus de 100 kg. Chez nous, on les coupe pour ne pas dépasser 60 kg. En porc, une demi-carcasse pèse de 50 à 55 kg. » Au départ de l’abattoir, équipé de raillage ou de bras de chargement, le chauffeur opère sans difficulté. Le problème se pose au déchargement du camion chez les clients. Descendre les marches du véhicule, en remonter parfois sur le site, parcourir jusqu’à plus de 100 m jusqu’au frigo avec la carcasse sur le dos… « Dans les fermes, très peu de gens sont équipés d’un système de raccordement au rail du camion. Dans la réflexion sur un projet de circuit court, personne ne pense à cet intervalle de travail avant la découpe – transformation. » Le matériel d’occasion fait l’affaire Henri Thébault livre, en deux fois, 70 à 80 demi-carcasses de porc par semaine à la Ferme…
Un raillage gagnant – gagnant