Un montant de reprise mal évalué, un excès d’autofinancement, une forte charge de travail. Voilà les raisons qui ont conduit Christophe Crénéguy, de Caden(56), vers un redressement judiciaire. En 2012, Christophe Crénéguy a repris, après tiers, une ferme de 97 hectares, dont 32 achetés, avec 300 000 litres de lait à produire. Rapidement, il se rend compte qu’il a mal évalué les investissements de remise à niveau de l’outil de production. « J’ai dû recourir à de l’autofinancement pour effectuer certains travaux, au détriment de la trésorerie ». Début 2015, l’ancien agent de maîtrise dans l’agroalimentaire augmente sa référence pour atteindre 400 000 litres. « J’ai autofinancé l’augmentation d’effectif et l’alimentation des vaches ». Trop, selon lui. D’autant plus qu’il continue et passe à 500 000 litres pour « s’en sortir », en période de crise conjoncturelle. 70 vaches à traire dans une salle de traite 2 x 4, seul sur la ferme. Les génisses sont élevées en pension. « Je vendais les femelles à 4 mois mais quand il fallait les racheter à 24 mois… ». Psychologue Début 2017, rien ne va plus. Les dettes augmentent, la vie privée est mise entre parenthèses. Il se résout à contacter la cellule Réagir de la Chambre d’agriculture, qui le met en contact avec un travailleur social de la MSA. « J’ai rencontré un psychologue à plusieurs reprises. Ça m’a fait du bien. Moi qui croyais que la MSA était juste une charge… ». En parallèle, un tour de table est organisé, le règlement amiable proposé est refusé par l’un des créanciers. « Il m’a fallu quelques semaines pour accepter de demander un redressement judiciaire au Tribunal ». Fin novembre 2018 l’entreprise est placée en période d’observation de 6 mois, avec un gel des dettes et des remboursements d’emprunts bancaires. Cette période est reconduite pour 6 mois, puis pour 3 mois supplémentaires. Quinze mois…
« C’est dur de demander de l’aide »