À l’heure où chacun fait la liste de ses bonnes résolutions, il se pourrait bien que celles concoctées par le gouvernement ne nous réservent quelques surprises. La loi Égalim 2 est là pour protéger le revenu des agriculteurs et notamment des éleveurs pour qui l’alimentation des animaux représente entre 40 et 60 % des coûts de production. Quand la cotation des céréales flambe, il semble logique de répercuter la hausse de ce qu’il en coûte pour nourrir les animaux. D’ailleurs, lorsque le prix du pétrole augmente, la répercussion à la pompe est immédiate. Et l’automobiliste, même s’il grince des dents, peut comprendre cette relation de cause à effet. Mais pour les denrées alimentaires, il en va pourtant tout autrement… Sauvegarde du pouvoir d’achat déléguée à la GMS En France, la sauvegarde du pouvoir d’achat est depuis longtemps confiée par le gouvernement à la grande distribution. Le prix de la viande, du lait ou des œufs est ainsi loin de suivre la volatilité des matières premières agricoles. On connaît la suite, des éleveurs qui servent de variable d’ajustement et une profession qui peine à se renouveler, alors qu’elle est en proie à de vives attaques de la part des consommateurs. Et le cercle devient vicieux, avec des contraintes de plus en plus fortes dans les cahiers des charges (bien-être animal, nourriture sans OGM, label bas carbone, etc.) qui peuvent être considérées comme légitimes mais qui ont un prix que l’éleveur doit pouvoir répercuter. La nouvelle loi est donc là pour remédier à cela, rendant non négociable la part correspondant au coût des matières premières agricoles entre un producteur et son premier acheteur (l’industriel agroalimentaire), L’agriculteur contractualise en effet sur plusieurs années avec un transformateur, à un prix incluant ses coûts de production. Celui-ci variera en fonction de l’évolution de ceux-ci. Charge à…
Egalim 2 : Un enfer pavé de bonnes intentions ?