Reprendre une ferme, ce n’est pas une installation agricole mais une création d’entreprise, estime Antoine Girona, ex-formateur en élevage pendant 10 ans. « Le porteur de projet vit les mêmes difficultés que quelqu’un qui se lance dans le commerce ou l’industrie. Il doit encaisser du stress, assumer des responsabilités, vivre l’incertitude… » S’il reconnaît que la préparation à l’installation en agriculture est bien structurée avec notamment le Parcours 3P (Plan de professionnalisation personnalisé), il ressent aujourd’hui un manque d’accompagnement. « Je me suis retrouvé essentiellement face à des interlocuteurs techniciens. Je n’étais ni entouré d’autres agriculteurs, ni de consultants en transmission et gestion d’entreprise. Or être éleveur, c’est prendre des décisions à 1 000 € tous les jours qui auront parfois un impact dans un ou deux ans : faire pâturer des couverts, grouper des vêlages, refaire des chemins, réduire la part de maïs, passer en bio… » Pour trouver du soutien, Antoine Girona a adhéré à différents réseaux : Cédapa pour l’approche herbagère, groupe historique « vêlages groupés et monotraite » de la Chambre d’agriculture, Gab pour la conduite en bio, groupe lait de la laiterie, Cuma de Tréglonou (29)… « Ce sont des rassemblements d’agriculteurs qui vivent la même chose que toi, plutôt bienveillants, qui ont de l’expérience et qui ne sont pas prescripteurs. » …
Glisser dans le costume de chef d’entreprise