Florian Morel s’est installé en agriculture biologique en 2018 en reprenant une exploitation dans laquelle il a été salarié. Trois ans après, le jeune agriculteur témoigne de son parcours, de ses réussites et de ses projets. Quelle a été votre motivation à reprendre une entreprise et les conditions de votre installation ? En 2018, j’ai eu l’opportunité de reprendre l’exploitation « conventionnelle » dans laquelle je travaillais depuis 6 ans. L’agricultrice n’ayant pas de repreneur dans son cercle familial, la transmission s’est faite naturellement. Après une reconversion professionnelle (BPREA) et ayant déjà la fibre bio, j’ai réalisé une étude « Pass’Bio » en 2018 afin de préparer la conversion de l’exploitation. Pouvez-vous expliquer les différentes étapes de votre conversion ? J’ai lancé ma conversion bio dès mon installation en septembre 2018, car c’est un long processus et je voulais gagner du temps. Dès le départ, j’ai pu reprendre 15 ha de terre, ce qui m’a permis de désintensifier mon système herbager et gagner en marge de sécurité alimentaire, basé aujourd’hui sur 85 % d’herbe. J’ai fait le choix d’une conversion non simultanée, préférant vendre le lait le plus tôt possible, ce que j’ai pu faire dès octobre 2020 (6 mois de durée de conversion pour les vaches). Pour les terres, la conversion a duré 2 ans, date à date, d’avril 2019 à avril 2021. Quels ont été les investissements prioritaires ? L’alimentation du troupeau est basée sur le cycle de l’herbe et des rotations. Les vaches laitières reviennent au bout de 3 semaines dans le même paddock et seulement 2 à 3 mois d’hiver en bâtiment (de décembre à février). La qualité de l’herbe est déterminante. Il faut bien maîtriser les chantiers de fauche et être autonome, j’ai donc investi dans une faucheuse avec un premier financement PCAEA. Ayant ensuite détecté que les vaches ne produisaient pas assez de lait, car sous-alimentées…
La fibre bio