Émilie et Boris Lemair viennent de s’installer sur une ferme de 220 hectares, avec une centaine de laitières, à Mauron (56). Le portage de foncier sécurise la reprise.
Les époux Lemair ne sont plus vraiment des jeunes agriculteurs. À près de 40 ans, ils ont quitté la Seine-Maritime pour s’installer dans le nord-est du Morbihan. Boris gérait, à son compte, un troupeau de 120 vaches ; Émilie l’épaulait comme salariée. « Nous avions un problème d’accès au foncier, dans une zone urbanisée », indique les éleveurs. « Nous avons cherché à nous installer dans une autre région ». Le couple apprécie la Bretagne et consulte le RDI (Répertoire départ installation). « Nous avons repéré cette ferme (de Mauron) et contacté les cédants. Les deux associés voulaient vendre leurs terres, 120 hectares au total. Les autres propriétaires (100 ha) acceptaient de louer mais la surface à acheter était trop importante pour nous ». Les contacts pris avec des investisseurs potentiels sont sans lendemain, « pas assez sécurisants ». La reprise de la ferme est donc écartée. Quelques semaines plus tard, l’un des cédants les recontacte ; il accepte de louer la part du foncier qui lui appartient. Le second reste sur son idée de départ : vendre ses 48 hectares. Le centre de gestion leur conseille alors de contacter la Safer Bretagne qui leur parle du portage de foncier.
Redevance
« Nous ne connaissions pas », avouent les éleveurs, séduits par un système qui leur permet de différer l’achat des terres. La Safer, soutenue par le Crédit Agricole via une ouverture de crédit, a acheté les 48 hectares et les met à la disposition des éleveurs contre une redevance de 165 €/ha et par an. Le montant total devra être remboursé dans une période de cinq ans (renouvelable une fois). La somme des redevances versées par les éleveurs sera alors déduite du montant de l’achat. « Cet achat différé nous permet d’atteindre une vitesse de croisière et de trouver un équilibre global avant de commencer à rembourser ». La totalité du foncier (220 hectares) est donc en location pour les 5 ans à venir. La reprise du cheptel, du matériel et du bâtiment construit en 2015, équipé de deux robots de traite, atteint 1, 1 million d’euros. Une maison d’habitation, située à une centaine de mètres de l’élevage, a également été achetée à un tiers.