Les échangeurs feront-ils leur retour ?

10751.hr - Illustration Les échangeurs feront-ils leur retour ?
Les éleveurs ayant installé ce type de gros échangeurs sont satisfaits de leur efficacité et du vieillissement après 10 ans d’utilisation.
Avec la flambée des prix du gaz les échangeurs récupérateurs de chaleur pourraient faire leur retour dans les poulaillers à condition que des innovations permettent de faciliter le nettoyage et que leur prix baisse.

De 2009 à 2013, beaucoup d’éleveurs en volaille de chair ont équipé leurs poulaillers d’échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC), motivés par l’aide publique à l’investissement de 6 000 € dans le cadre du Plan de performance énergétique (PPE). « Une enquête réalisée en 2012 auprès des utilisateurs révélait que l’économie sur le poste chauffage était d’environ 30 % et la baisse de l’humidité relative de 10 % grâce aux ERC. Par contre, il n’y avait pas d’effet mesurable sur les performances techniques (croissance, GMQ, IC…) », a rappelé Christian Nicolas, conseiller avicole à la Chambre régionale d’agriculture, lors de la journée régionale avicole qui s’est déroulée le 30 novembre dernier à Pontivy (56). L’étude réalisée en 2014 sur la décontamination des ERC mettait en lumière un temps de travail trop important et une décontamination complexe lors du vide sanitaire.

Les ERC ne se vendent plus

« En 2020, le constat est sans appel : les ventes d’ERC sont très faibles malgré une forte augmentation des dépenses de chauffage liées à l’augmentation du mini de ventilation pour diminuer les taux de pododermatites et à l’évolution des prix du gaz », note Christian Nicolas. Dernièrement, une nouvelle enquête en ligne a été réalisée auprès des éleveurs pour faire le point sur l’utilisation actuelle des échangeurs. Les réponses obtenues concernent 36 poulaillers majoritairement en ventilation statique et production de poulet. Ils sont d’une surface moyenne de 1 320 m2 et plutôt anciens car 29 ont plus de 25 ans. Le modèle d’ERC le plus présent est le Systel PRC 180. « Uniquement 50 % des installations ont un débit supérieur à 10 m3/m2/h dont 75 % qui fonctionnent en progressif et 70 % qui sont pilotées par le boîtier de régulation. » Si quelques éleveurs n’utilisent plus ce matériel, une majorité utilise les ERC toute l’année. Les éleveurs trouvent que le piégeage des poussières est perfectible.

Les éleveurs enquêtés estiment économiser entre 20 et 30 % sur le coût du chauffage. Par contre, la consommation électrique augmente puisque chaque ERC est équipé de 2 moteurs. La baisse de l’hygrométrie dans le poulailler améliore la qualité de la litière ce qui a une incidence positive sur le taux de pododermatites. Les aviculteurs trouvent que les appareils vieillissent et qu’ils n’ont pas beaucoup évolué depuis leur sortie. Des améliorations seraient à apporter car seuls 57 % des utilisateurs préconiseraient le modèle qu’ils possèdent. Le positionnement prix est aussi à revoir sur certains matériels car il n’y a plus d’aides à l’investissement. Certains matériels ont quand même évolué comme ceux proposés par Le Roy ou Systel. Des gros modèles de chez Vencomatic ou Big Dutchman proposent du lavage et décolmatage des filtres automatiques. L’explosion du prix du gaz pourrait annoncer un retour des échangeurs dans les poulaillers. 

Indispensable pour un démarrage en double densité

Deux éleveurs de dinde utilisant des échangeurs Agro Supply de Vencomatic témoignent : « C’est indispensable pour un démarrage en double densité. La consommation de gaz est très réduite et l’ambiance améliorée. » Le matériel nécessite un lavage rapide en cours de lot et complet lors du vide sanitaire. « Après 10 ans d’utilisation, ils sont toujours aussi efficaces. Ils vieillissent bien si l’entretien est fait sérieusement et régulièrement (vérins, filtres, étanchéité). »


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