Les entreprises de la « biotech » tentent de créer de la viande artificielle ou des ersatz de viandes, à base de végétaux. Elles sont soutenues par la finance et pourraient être rentables à court terme. Elles étaient américaines, elles sont aujourd’hui chinoises, singapouriennes, néerlandaises ou canadiennes. Les entreprises de la biotech, créées par des jeunes qui voulaient changer le monde pour faire une place plus honorable aux animaux, sont aujourd’hui animées par un esprit plus mercantile. Le marché mondial de la viande pèse 1 400 milliards de dollars par an. Les viandes artificielles, obtenues à partir de cellules souches incubées dans un milieu de croissance, pourraient capter la moitié de ce montant, « plus rapidement qu’on ne le croit », selon Gilles Luneau, auteur d’un livre sur le véganisme*, intervenant à un débat aux assises de l’alimentation à Nantes en décembre dernier. Sur les 500 entreprises du secteur, seules une petite poignée sont françaises. Elles sont financées par des fonds de placement. En parallèle, ces fonds conseillent les grandes multinationales de l’agroalimentaire et souvent les enjoignent d’orienter leurs investissements vers une production alimentaire à base de végétaux. Lame de fond Happyvore est l’une de ces entreprises françaises qui recherche une alternative végétale à la viande. « Nous n’aurons pas le choix », assume Guillaume Dubois, « il faudra mettre du végétal dans nos assiettes ». La jeune entreprise travaille avec des chefs pour élaborer des recettes qui s’approchent le plus possible des plats traditionnels. Pourquoi faire du faux ? lui demande Gilles Luneau. « Nous devons donner du plaisir aux consommateurs ; ils veulent que les plats ressemblent à ce qu’ils ont l’habitude de manger ». Le jeune entrepreneur vante ses produits au goût de lardons, à 3 % de matière grasse et à 29 % de protéines, sans additifs, prêts à s’insérer dans des pâtes carbonara ou des quiches, végétales elles aussi….
Les ersatz de viande tentent de se faire une place