Gare aux illusions ! La politique environnementale menée par l’État néerlandais pourrait laisser croire que ce pays fait une croix sur son agriculture. Certes, si depuis 2000, près de la moitié des exploitations du pays a disparu, c’est notamment en lien avec la gestion de la crise des nitrates, à laquelle est venu s’ajouter le plan de réduction des phosphates. Depuis 2020, un programme gouvernemental de rachat volontaire de bétail – toutes espèces – poursuit toujours cet objectif de réduire les productions animales. À présent, le nouveau gouvernement de coalition de Mark Rutte veut frapper encore plus fort pour résoudre la « crise de l’azote ». Si le projet de réduire le bétail néerlandais de moitié a été abandonné, des agriculteurs pourront toutefois être expropriés – principalement dans les zones protégées –, à moins qu’ils ne décident volontairement d’abandonner l’élevage. Derrière cette mesure radicale qui vise à réduire de 50 % la pollution azotée se profile en fait une volonté plus profonde de réorientation de l’agriculture. À cet effet, un fonds de restructuration doté de 25 milliards doit accompagner d’ici 2035 les nouveaux défis de l’agriculture basés sur la protection du climat, l’environnement et les animaux. Pour autant que les mesures sont spectaculaires, les Pays-Bas n’ont aucunement l’ambition de renoncer à leur place de second exportateur de produits agricoles au monde, derrière les États-Unis. Le gouvernement néerlandais s’est en effet fixé comme objectif de devenir le leader mondial en matière d’agriculture circulaire d’ici à 2030. Notamment en misant sur l’innovation grâce entre autres à la « Food Valley NL », constituée autour de l’Université de Wageningen qui fait partie des clusters de recherche et de formation les plus réputés au monde dans le domaine agricole….
Les Pays-Bas voient haut