« Nous sommes victimes collatérales du Covid-19 ». À l’instar des éleveurs allemands, polonais et hollandais, le président de l’Union des groupements réclame une aide de 20 €/porc.
« Conserver l’élevage familial à capitaux familiaux en Bretagne ». Michel Bloc’h y croit. Ou plutôt, y tient. D’où l’impérieuse nécessité, selon lui, d’aider l’élevage porcin à franchir la mauvaise passe qu’il traverse aujourd’hui. « Le marché de la viande de porc est très affaibli. Mais j’en ai la conviction : on va avoir un rebond », dit-il. Plusieurs éléments plaident dans ce sens. D’abord, le nord de l’Europe est inscrit dans une baisse structurelle de ses effectifs : les Pays-Bas réduisent volontairement leur cheptel pour des raisons environnementales et l’abattage allemand vit le contrecoup de la 1re vague Covid. Plus, la pandémie a bouleversé en profondeur le commerce international. « La Chine tire beaucoup moins. Le transport maritime est très perturbé. L’aliment est hors de prix. L’Europe est en surproduction », liste le responsable professionnel qui parle de « cocktail explosif ».
Soutien au commerce
Résultat, la perte atteint actuellement 30 €/porc français. Les États voisins ont trouvé une solution d’urgence efficace. « Ils attribuent des aides directes à leurs éleveurs. Nous sommes donc légitimes à demander des aides non remboursables de 20 €/porc », insiste Michel Bloc’h. « C’est la garantie de préserver l’outil de production et de maintenir un taux d’autosuffisance national de 100-105 %. À défaut de quoi, ce sont les importations qui feront le prix du marché ».
Enfin, Michel Bloc’h se félicite que, « sous l’impulsion de quelques abatteurs et grâce à l’action collective des éleveurs », le cadran de Plérin a « permis d’avoir + 15 ct/kg par rapport aux autres places européennes. Et cela que le cochon vienne de Ploudalmézeau ou de Vitré. »