Mise en route du nouveau retourneur d’andain

10860.hr - Illustration Mise en route du nouveau retourneur d’andain
La prestation est facturée 3 €/minute de tracteur et 3 €/minute de rotor.
La Cuma Armor Compost vient de recevoir son nouveau retourneur d’andain pour débuter sa tournée du département pour transformer le fumier en compost.

« Le compost est un produit riche en matière organique lorsqu’il est stable et correctement hygiénisé. Il est produit en milieu aéré et humide par des micro-organismes qui transforment la matière brute. Le compost contribue à fertiliser les sols en apportant plus de flexibilité lors de l’épandage en zone sensible », introduit Lisa Bille, conseillère en agronomie à la Chambre d’agriculture, lors d’une démonstration sur la thématique du compostage organisée le 11 janvier à Yffiniac.

Une prestation possible sur tout le département

Depuis 20 ans, la Cuma Armor Compost est équipée d’un retourneur d’andain pour le compostage du fumier. La Cuma propose cette prestation sur tout le département des Côtes d’Armor. Pour en bénéficier il faut devenir adhérent et verser 100 € pour obtenir des parts sociales. Ensuite, le coût du compostage est de 3 €/minute de tracteur et 3 €/minute de temps rotor du retourneur d’andain, avec un forfait minimum de 90 €. Le coût lié au transport entre les différents chantiers est mutualisé sur l’ensemble des adhérents. La Cuma réalise 4 tournées par an. « Notre retourneur d’andain qui avait 20 ans donnait de sérieux signes de fatigue. Nous avons donc fait le choix de le renouveler et d’investir dans une machine plus performante de la marque Menart de 5 m de largeur. Nous avons investi 100 000 €, montant auquel il faut déduire les 50 000 € d’aides venant du Plan de relance », indique Pascal Hilion, président de la Cuma Armor Compost.

[caption id= »attachment_61668″ align= »aligncenter » width= »720″]10861.hr Le passage du retourneur d’andain donne un produit très homogène.[/caption]

Un débit de 1 000 m3/heure

François Étesse, agriculteur et responsable du secteur de Saint-Julien lors de l’organisation des tournées du retourneur d’andain donne quelques conseils : « Il faut réaliser l’andain de fumier sur un terrain stabilisé, sans rochers, avec de la place autour pour que le tracteur puisse passer, éloigné des cours d’eau et des zones humides. Privilégier un andain long en limitant la hauteur à 1,8 m sur 3 à 4 m de largeur. C’est dans ces conditions que l’on optimise le débit du matériel. Avant l’arrivée du retourneur, il est possible de reformer l’andain à l’aide d’un télescopique. » Le représentant de la marque Ménart précise que l’engin peut avoir un débit de chantier de 1 000 m3/heure. Environ 10 jours après la mise en andain du fumier, un premier passage du retourneur sera nécessaire. « Le retournement permet l’émiettement et la montée en température du tas. La température doit monter entre 55 et 70 °C pendant 5 à 6 jours. Il faudra repasser avec l’engin 3 semaines après la première aération pour homogénéiser la masse et relancer les fermentations. Le compost pourra être épandu 3 semaines plus tard à une distance de 10 m des tiers et 35 m des cours d’eau », explique Alain Guého, conseiller en agronomie à la Chambre d’agriculture. Jean-Marc Roussel, animateur à la fédération des Cuma Bretagne Ille Armor poursuit : « Le coût de la prestation est amortie avec les économies réalisées sur le transport lors de l’épandage puisque le compostage permet de réduire par deux le volume de fumier initial par la perte en eau, CO2, ammoniac… » L’activité de la Cuma est de l’ordre de 100 heures de rotor par an pour le rotor du retourneur d’andain. L’augmentation du nombre d’adhérents permettrait d’optimiser les coûts de déplacement.

Un produit sans odeurs

Le compostage, grâce à la montée en température, permet d’hygiéniser le fumier. Le procédé détruit les graines d’adventices comme le rumex par exemple. Cela détruit aussi les germes pathogènes, il n’y a que le botulisme qui résiste. « C’est un produit sans odeurs, ce qui est un gros avantage lors de l’épandage sur certains secteurs. Avec le compost, je constate que les terres sont plus légères, plus meubles et que ça agit sur le développement de la vie du sol. La productivité de mes prairies est améliorée, c’est flagrant l’été quand il fait chaud. Il y a une meilleure rétention en eau, les éléments sont libérés lentement ce qui fait que la plante a toujours à manger », constate un agriculteur adhérent de la Cuma.


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