En 2021, la cellule Réagir 56 a orienté, vers différentes formes d’accompagnement, 126 entreprises en difficulté. Il s’agit, le plus souvent, de quadragénaires producteurs laitiers.
Dix mille agriculteurs français sont suivis en permanence dans le cadre des services d’aides aux entreprises en difficulté, selon l’APCA (Chambres d’agriculture). 60 % d’entre eux s’en sortent. En Bretagne, 10 conseillers et un juriste travaillent au sein des cellules départementales Réagir. En Morbihan, 126 contacts ont été pris l’an dernier. « La cellule propose une écoute et un accompagnement en toute confidentialité », indique Philippe Le Dressay, élu à la Chambre d’agriculture. Elle réalise un audit et oriente, selon la problématique, vers une simple table ronde avec les créanciers, une procédure collective, un règlement amiable judiciaire, une reconversion, une médiation, un accompagnement social…
Aides de l’État
Au-delà de l’approche comptable, des signaux d’alerte existent : baisse des ventes, problèmes de santé, séparation, retards de paiement, coupures de fourniture d’énergie… « Parfois, le plus difficile est de détecter la souffrance et de trouver la bonne personne pour inciter l’agriculteur à réaliser une démarche ». La MSA est souvent, avec les proches, à l’origine des contacts avec la cellule Réagir. En 2021, 35 entreprises ont sollicité les aides financières dans le cadre de la cellule d’accompagnement, pilotée par les services de l’État (DDTM). La majorité sont des éleveurs laitiers (parfois en société), âgés en moyenne de 46 ans sur des fermes de 110 hectares. Des problèmes techniques et une mauvaise gestion sont majoritairement à l’origine de leurs difficultés. Quelques-uns avaient des problèmes de santé ou familiaux.
Aides au répit
D’autres aides sont possibles. L’an dernier, la MSA a validé une cinquantaine d’aides au répit en Morbihan pour un coût de 200 000 €. Ce dispositif, qui permet à l’agriculteur de souffler quelques jours, nécessite le recours aux services de remplacement. « Nous faisons notre possible », indique Xavier Raffray, directeur du Sérémor, partenaire du dispositif, « mais les demandes sont concentrées en fin d’année, pendant les fêtes, ou en été. En plus, elles sont souvent tardives ». Les salariés interviennent parfois dans des outils de travail fatigués « qui reflètent les difficultés et qui ne garantissent pas toujours la sécurité ». Il rappelle que le recours aux services de remplacement est une solution de prévention, afin d’éviter une situation de rupture. Une remarque qui vaut pour les difficultés financières ou les situations de conflits entre associés qui sont souvent traitées trop tardivement.