Entre rêve d’enfant, envie d’entreprendre et désir de participer à la transition de l’agriculture, Antoine Girona a repris, hors cadre familial, une ferme laitière à 40 ans. Un défi aussi difficile que grisant. Une maison près de Dinan (22), une compagne qui travaille à Saint-Malo, deux enfants scolarisés… Comment balaie-t-on une vie bien cadrée de salarié pour se lancer en agriculture ? J’ai grandi entre la campagne du Gouray (22) et Saint-Brieuc. Enfant, je passais mes vacances chez mes grands-parents éleveurs de vaches allaitantes en Touraine. Le goût des sciences du vivant, un peu par hasard, m’a mené à faire des études d’agriculture à Toulouse (ESA Purpan). J’avais en moi, depuis plus de 20 ans, cette envie de m’installer. À un moment, je me suis dit « J’y vais, je me donne trois ans pour me lancer. » J’ai défini une zone suffisamment large allant de Blois (41) à Brest (29). D’une part pour que ma compagne qui travaillait dans la cosmétique marine puisse retrouver un emploi intéressant. D’autre part pour avoir toutes les options ouvertes : de la vigne au porc en vente directe auquel j’ai longtemps pensé en passant par l’élevage laitier ou allaitant… Au départ, j’étais tout feu, tout flamme. J’imaginais m’installer avec 40 vaches sur 50 ha pour travailler seul. Mais cela aurait pu être un piège… Je me suis rendu compte qu’il valait mieux avancer à deux UTH : il y a plein de boulots qu’on ne peut pas faire seul et cela permet de s’absenter plus facilement parfois. D’autant que j’étais hors-cadre familial, synonyme d’aucun coup de main des parents ou du grand-père comme sur beaucoup d’exploitations. Petites annonces, Répertoire départ-installation (RDI), listes de la Safer, réseaux professionnels… Décidé, vous avez cherché la bonne adresse tous azimuts. J’ai visité une dizaine de fermes. Soit les cédants soit moi n’étions…
Trois ans pour trouver une ferme