Un atelier de 2 200 pondeuses bio en vente directe

10847.hr - Illustration Un atelier de 2 200 pondeuses bio en vente directe
Pierre Cosnet dans l’ancienne porcherie transformée en poulailler.
La totalité des œufs produits sur La Ferme du Dos d’Âne à Lalleu (35) sont commercialisés en direct. Une partie des céréales cultivées sur l’exploitation sont transformées en aliment grâce à un camion FAF qui se déplace chaque mois sur site.

En 2011, Pierre Cosnet rencontre Jean-Michel Boiron qui est éleveur de brebis sur une ferme de 70 ha de SAU. Un an plus tard, les 2 hommes décident de s’associer. Pierre reprend une ferme porcine et 20 ha de terre sur Lalleu, il transforme alors les bâtiments pour pouvoir y élever des pondeuses et engage une conversion en bio. Il démarre avec 600 poules et augmente progressivement l’effectif, au fur et à mesure des rénovations de bâtiments, pour atteindre 1 500 pondeuses fin 2012 dont toute la production est vendue en direct. En 2015, les 2 éleveurs s’associent avec un couple pour préparer le départ en retraite de Jean-Michel. L’association ne va durer qu’un an et c’est finalement un autre éleveur qui reprendra l’exploitation de Jean-Michel car en 2017, Pierre Cosnet décide de se réinstaller en individuel. « Aujourd’hui, mon atelier pondeuses totalise 2 200 poules, j’ai 25 ha de SAU et j’ai 3 salariés pour m’aider au quotidien », indique l’éleveur lors d’une porte ouverte organisée par Agrobio 35.

Deux lots différents sur l’élevage

Les pondeuses sont élevées dans 2 bâtiments différents, un lot de 1 500 poules se trouve dans un poulailler de 250 m2 et le deuxième lot de 700 poules dans une salle d’élevage de 140 m2. Chaque bâtiment possède son parcours plein air de 6 000 m2 et 4 300 m2. « C’est important d’avoir 2 lots avec des âges différents pour pouvoir réaliser un vide sanitaire entre chaque lot et ne pas avoir de rupture de production et satisfaire les clients. » L’aviculteur cherche un maximum d’autonomie sur son exploitation et cela passe par les cultures pour l’alimentation de ses volailles. Il cultive 6 ha de mélange céréalier triticale/pois/avoine nue et 18 ha de prairies. « Pour atteindre une autonomie relative en céréales, j’échange des terres avec mes voisins pour cultiver autour de 14 ha de mélange céréalier et en échange ils viennent pâturer mes prairies. La rotation est de 3 années en prairies et 3 années en céréales sauf quelques parcelles fragiles qui sont en prairie permanente. »

11 000 œufs commercialisés par semaine

L’éleveur a besoin de 45 tonnes par an de céréales pour nourrir ses pondeuses. Il possède deux cellules de
stockage, une pour ses céréales et l’autre pour le maïs grain qu’il achète à un collègue agriculteur bio. « Mes poules arrivent à 17 semaines d’âge. Pendant 3 semaines, je leur donne un aliment du commerce. Ensuite, cet aliment est dilué de façon progressive avec celui que je fabrique à la ferme. Toutes les 3 semaines, un camion FAF vient sur l’exploitation pour broyer et mélanger mon mélange céréalier avec le maïs grain et y ajouter de la coquille d’huître ainsi que des complémentaires. Je réalise des analyses détaillées de mes lots de céréales pour pouvoir ajuster les complémentaires. Cette FAF mobile me coûte 35 €/tonne. » La Ferme du Dos d’Âne à Lalleu commercialise en moyenne 11 000 œufs par semaine. 28 % des ventes se font en magasins bio, 20 % supérettes/supermarchés, 11 % chez des boulangers, 10 % sur les marchés ou sous forme de paniers bio, le reste se répartit entre les particuliers, épiceries fines et restaurateurs. « Je vends mes œufs à un prix moyen de 0,27 €/œuf. Ma production est de 222,7 œufs pondus par poule pour 14,7 kg d’aliment consommé pour produire 100 œufs. Ma marge brute est de 25,59 €/poule », conclut Pierre Cosnet.

Des bâtiments avec du matériel d’occasion

Pierre Cosnet a transformé et rénové ses bâtiments avec l’objectif de dépenser le moins possible. « J’ai acheté essentiellement du matériel d’occasion, les chaînes d’alimentation ont 20 ans, j’ai mis de vieux caillebotis bois achetés 1 €/m2, les perchoirs sont d’occasion tout comme le matériel d’abreuvement. J’ai mis au point un système d’ouverture/fermeture automatique des trappes d’accès au parcours pour ne pas avoir à le faire manuellement le soir et le matin. » L’outil de travail a été automatisé au maximum pour gagner du temps car la partie commercialisation est chronophage. Le ramassage des œufs se fait manuellement car automatiser cette tâche aurait été trop coûteux pour simplement 2 200 poules.


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