La SCEA de Kerbic, à Evellys (56), s’est dotée d’un site naissage flambant neuf pour ses 685 truies. Des cases liberté ergonomiques, avec sol ascenseur et nids clos, équipent la maternité.
[caption id= »attachment_61720″ align= »alignright » width= »210″] Marie-Agnès et Gilles Fassot.[/caption]
Marie-Agnès et Gilles Fassot élevaient 440 truies sur deux sites distants avant de restructurer leur élevage et d’augmenter l’effectif animal. 685 truies logent désormais dans les deux nouveaux bâtiments, gestante et maternité. Le troupeau est toujours conduit en 7 bandes, sevrage à 28 jours, mais les truies sevrées ne sont bloquées qu’une semaine en verraterie. Elles intègrent ensuite l’une des 5 salles de gestantes indépendantes (fosses séparées également), équipées de 7 distributeurs d’aliments Selfifeeder (cochettes à part dans la même salle).
Coolings
Les bâtiments sont en surpression. L’air, poussé dans les combles, traverse 4 coolings installés dans chaque pignon afin de refroidir l’ambiance en été. Les turbines sont accessibles de l’extérieur pour éviter toute intrusion lors d’éventuelles réparations ou entretien. « À l’avenir, nous pourrions facilement équiper ces bâtiments d’un système de filtration de l’air (sanitaire) », indiquent les éleveurs. Dans l’immédiat, l’air passe des combles dans les salles par des volets régulés. L’air vicié est extrait sous les caillebotis dans le bâtiment gestante et dans la masse en maternité. Il est centralisé via une gaine, dans les combles puis rejeté. Les plafonds en alu blanc, l’éclairage led et les nombreuses fenêtres assurent une belle luminosité.
Sols ascenseur
L’objectif est d’avoir 95 truies à la mise bas. Les deux salles de maternité sont équipées de cases liberté pour favoriser le confort des animaux. Ces cases font 2,73 sur 2,80 m (7,6 m2), dont 4,24 m2 d’espace de liberté pour la truie quand la cage est ouverte. Les éleveurs ont, en plus, fait le choix des sols ascenseur pour limiter les écrasements de porcelets. Le sol est en fonte sous la truie et en polypropylène dans la case (profil à damiers antidérapant). L’entourage de la case permet une bonne visibilité des animaux et un usage ergonomique pour les éleveurs, en totale sécurité pour toutes les opérations de la naissance au sevrage.
Trappes de sociabilisation
Des essais ont été réalisés avant la construction dans les anciennes maternités pour conforter les choix techniques. Les truies restent bloquées quelques jours avant d’être libérées. Des trappes de sociabilisation permettront aux porcelets de passer d’une case à l’autre (6 au maximum) pour éviter les bagarres au sevrage. La case coûtait 3 200 € environ au moment de la signature il y a 18 mois, sans le système d’alimentation, avant l’augmentation du prix des matières premières. Les éleveurs ont fait le choix du Maternéo, d’Asserva, qui permet de connaître avec précision la consommation d’eau et d’aliment.
Des nids sur lit d’eau au bain marie
[caption id= »attachment_61721″ align= »aligncenter » width= »720″] La truie a 4,25 m2 pour se mouvoir.[/caption]
Le nid des porcelets est l’équipement le plus innovant. Le Nanny (de Vereijken), totalement clos quand les trappes sont fermées, assure un confort maximal aux petits en évitant les éventuels courants d’air frais. Le lit d’eau (42 litres) au bain-marie présent dans le sol du nid (circuit d’eau chauffant), assure une température de contact de 35 °C. Les trappes d’accès garantissent à la truie la visibilité de sa portée. La salle reste à 18-20 °C pour favoriser la consommation des mères. Les deux couloirs centraux de la salle sont abaissés pour que les éleveurs aient un accès facilité à l’intérieur du nid sans avoir à trop se baisser. Les porcelets sont à portée de bras, même au fond de l’abri. Le couvercle transparent, en polycarbonate, reprend sa forme initiale en cas de choc.
Économies d’eau et de gaz
Les eaux de pluie sont récupérées dans un bassin de 500 m3 aménagé entre les deux bâtiments. Ce bassin est recouvert d’une dalle pleine coulée sur d’anciens caillebotis. Une fois pompée, filtrée et décontaminée sans biocides (filtre à sable), l’eau est utilisée pour doucher les truies, laver les bâtiments et les sanitaires. À terme, elle pourrait être utilisée pour la brumisation, le cooling, la douche des salariés, voire pour la pulvérisation des cultures. Le bassin contient toujours un minimum de 120 m3 d’eau pour la réserve incendie. L’élevage est équipé d’une chaudière à gaz. L’objectif, à terme, est d’installer un système de récupération du biogaz sur la fosse à lisier (Nénuphar) pour alléger la facture énergétique.