Installée en 2020 en élevage conventionnel à Locqueltas (56), Victoria Skoczek développe, en parallèle, un élevage de Porcs Blancs. Les produits sont vendus sur les marchés locaux.
[caption id= »attachment_62001″ align= »alignright » width= »274″] Victoria Skoczek, comme une trentaine d’éleveurs de l’Ouest, contribue à la sauvegarde de la race. Ils élèvent, au total,150 femelles et une trentaine de mâles.[/caption]
« Samedi prochain, je vais vendre sur le marché de Vannes ! », se réjouit la jeune éleveuse. Presque un aboutissement après s’être fait les dents pendant quelques mois sur des marchés plus modestes de la région. Rien ne prédestinait Victoria Skoczek à s’installer en Bretagne, qui plus est en production porcine. Des expériences non concluantes dans la filière équine puis dans une ferme normande où elle préparait des dromadaires, des rennes, des chats ou des chiens à des séances vidéo, l’ont incitée à reprendre des études à Rambouillet. « C’est en BTS que j’ai découvert la production porcine. Je me suis formée, en alternance, à la pratique, dans un élevage de l’Orne. Au lycée, j’ai également été sensibilisée au plan de sauvegarde de la race de moutons mérinos. Cela m’a beaucoup intéressée ». Elle envisage, un temps, de poursuivre sa formation en licence de physiologie et de pathologie animale mais « je n’ai pas trouvé d’entreprise pour l’alternance ». Avec son conjoint, elle met alors le cap sur la Bretagne, « par choix », et s’engage comme salariée dans un élevage conventionnel du Morbihan.
Reprise d’un élevage
« Mon idée de départ était d’avoir une double activité : un travail à mi-temps et un petit élevage de porc avec vente directe ». Après trois années de salariat, un technicien de groupement lui propose la reprise d’un atelier d’engraissement à Loqueltas. Avec suffisamment de places pour tirer un revenu et surtout, deux hangars vides permettant de développer un élevage de porcs de race locale. D’une pierre, deux coups ; elle s’engage. « J’ai choisi le Porc Blanc de l’Ouest car la race bénéficie d’un plan de sauvegarde national ». L’achat de trois truies gestantes, de deux cochettes et d’un verrat, en Maine-et-Loire, lui permet de lancer l’affaire. Deux ateliers bien distincts se côtoient donc au lieu-dit Kerdossen, à Loqueltas ; « deux modèles qualitatifs », précise l’agricultrice.
3 hectares de parcours
L’élevage de Porcs Blancs de l’Ouest compte désormais six truies. « Il n’est pas labellisé bio », précise d’emblée Victoria. « La règlementation interdit d’avoir deux systèmes différents sur une même exploitation ». Triticale, pois et féveroles, cultivés sur les 27 hectares de la ferme, sont à la base de l’alimentation des Porcs Blancs. Une bonne partie de la production de céréales et de protéagineux est vendue. Les naissances ont lieu en semi plein air en été et sous hangar, en hiver. « J’ai ajouté le coût des clôtures et des portails au montant de la reprise pour être aux nouvelles normes de biosécurité ». Trois hectares de parcours sont ainsi protégés d’éventuels contacts avec la faune sauvage. Les mères sèvrent 7 à 8 porcelets en moyenne par portée. Ils restent près d’une année sur l’élevage avant d’être abattus à Vannes.
[caption id= »attachment_62000″ align= »aligncenter » width= »720″] À terme, le chemin de randonnée devrait passer le long de la clôture et offrir une vitrine à l’élevage.[/caption]
Vidéos
Victoria travaille avec la charcuterie Terres des délices, de Bohal (56), qui assure le transport des animaux et transforme les carcasses. « Ensuite, je fais les marchés avec ma remorque frigo. J’y passe beaucoup de temps ; il faut que je fasse connaître mes produits. Je mets en avant l’élevage d’une race locale, la croissance lente des animaux, le bien-être des porcs et leur alimentation fermière ». Des petits pots de féverole, de pois et de céréales sont présentés à la clientèle. Elle vend également en caissettes de 10 kg, sur commande, et vient de recevoir une proposition d’un magasin de producteurs qui cherche à élargir sa gamme. Elle livre une fois par mois, via Armonys Restauration, la cantine scolaire de Locqueltas en chipolatas. Sur les réseaux sociaux, elle diffuse quelques vidéos pour expliquer le métier. « Je le ferai plus souvent quand j’aurai du temps ». Le marché de Vannes, qui draine une nombreuse clientèle, pourrait lui permettre d’alléger sa charge de travail et d’affiner sa communication.